Bad Blood
Attaqué un soir par un vampire, Trick doit son salut à la grave maladie dont il est atteint. À quelque chose malheur est bon : souffrant d’une leucémie, il vient de subir une chimio et les médicaments agissent comme un poison sur son assaillant, qui prend la poudre d’escampette. Mais la guerre ne fait que commencer entre, d’un côté, le suceur de sang défiguré et son clan, et de l’autre, le jeune homme et les alliés qu’il recrute.
Car dans sa croisade, il est bientôt rejoint par une jeune junkie, Lolly. Le mauvais sang du titre, c’est celui de Trick mais aussi le sien, souillé par la dope. Le twist apporté par le scénariste John Maberry à la figure du chasseur de vampires est savoureux : anti-Van Helsing par excellence, le héros chétif et son sidekick camé ont pour principal atout leur faiblesse. Sous forte influence Buffy, leur aventure commence par une enquête dans la communauté underground des adorateurs de vampires, ces humains convaincus de l’existence des suceurs de sang et persuadés que leur inévitable avènement leur sera favorable, avant la confrontation. Au passage, Maberry se paye la saga Twilight, forçant le trait pour délester sa version du mythe de Dracula de tout glamour : les créatures sont ici de viles goules complotistes et décadentes, totalement désemparées face à ce bétail devenu impropre à la consommation. Au dessin, Tyler Crook (Petrograd, Harrow County) ne lésine pas sur leur caractère monstrueux, les imaginant aussi grotesques qu’effrayants. Bad Blood ne pousse pas la relecture de Bram Stoker beaucoup plus loin, mais son scénario malin, son humour bien senti et sa mise en scène efficace en font une lecture sang pour sang recommandable.
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