Ballade pour Sophie
Cressy-la-Valoise, 1997. Adeline Jourdain, journaliste au Monde, a enfin réussi à obtenir une interview de Julien Dubois. Du moins, c’est ce qu’elle croit. À peine arrivée, elle est mise à la porte. « Le maestro déteste les visites. » Toutefois la détermination de la stagiaire le poussera à changer d’avis pour lui proposer 10 petites minutes d’interview, qui se transformeront en des heures et des heures d’exposition de sa vie de prodige du piano… et bien plus encore !
Membres d’un duo portugo-argentin méconnu en France, Filipe Melo et Juan Cavia ouvrent l’année avec un album doux sans aucun temps mort. Tandis qu’il semblait sénile et peu avenant au premier abord, leur maestro devient de plus en plus engageant au fur et à mesure qu’il se livre. Tout comme lui, on se prend au jeu de l’entretien et on se passionne pour son histoire pleine d’admiration, de rivalité et d’amour. Délicatement lié à la Seconde guerre mondiale, l’itinéraire de cet homme multifacette, de celui qu’il admire en secret et de celle qui prend maintenant soin de lui se déroule avec le bon tempo, son lot de révélations et de rebondissements bien dosés.
Complétez la partition avec le dessin de Juan Cavia et vous obtenez une admirable composition qui sonne juste jusqu’à la dernière page. Anguleux avec des restes d’esquisses, le trait sémillant se pare de puissantes couleurs renforçant les ambiances travaillées en aplats et rehaussées d’un tramage d’une grande élégance et sans fausse note. Les 300 pages émouvantes durant lesquelles le passé de ce pianiste se révèle sont belles pour les yeux et pour le cœur.
Traduction : Margot Rident
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