Par Tobias Tycho Schalken. Les Editions de la Cerise, 20€, le 11 mai 2012.

Un type en assomme un autre, installe un système avec un troisième pour écouter le monde, les gens. Une jeune femme cache un secret, son coeur s’embrase au contact d’un homme.

Difficile de résumer Balthazar, du Néerlandais Tobias Tycho Schalken. De ce livre muet, il faut dénouer les fils seul, interpréter, recouper, inventer. Inachevé, ce récit fragmenté est inspiré par la Formation Balthazar, à savoir « le nom informel d’un groupe, d’un culte ou d’une secte, qui existe depuis des siècles et qui a été nommé ainsi d’après la théomancie de Balthazar, une prophétie annonçant la venue d’un sauveur féminin », explique l’auteur à Thierry Groensteen dans une longue et utile interview publiée en postface.

L’artiste qualifie son travail d’ « échec intéressant », et l’on ne peut qu’y souscrire. On reste certes perplexe et externe aux péripéties, assez obscures, de l’album. Tout en cédant à la fascination exercée par le livre. Car graphiquement, l’album est une réussite impressionnante : l’auteur fait montre d’une jolie inventivité, tordant ses pages pour y faire entrer une foultitude de cases, de formes. Secouant ses bonshommes comme dans un shaker, pour les faire émerger de façon précise, étonnamment organisée. Eminemment mystérieux, Balthazar dégage une poésie persistante, subtilement distillée.

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