Banque de putes °
Par Thibaut Soulcié. 12 Bis, 13 €, le 25 février 2010.
Réaliser une bande dessinée d’humour acide sur les banques et ce grand capital qui ne s’est finalement pas si mal sorti de la crise qu’il avait engendrée, cela semblait plutôt une bonne idée. Mais une BD doit être plus qu’une simple succession de vannes et de dessins de presse. Hélas, Banque de putes n’évite pas l’écueil et, en plus, ce n’est pas très drôle.
Le récit démarre comme une explication pédagogique et bon enfant du « monde merveilleux des banquiers ». Il se poursuit par une exploration plus profonde de l’univers des dividendes et des bulles spéculatives, prenant pour témoin-acteur un pauvre type qui vient de gagner au loto. Cynisme et humour gras gouvernent les bureaux aseptisés des requins de la finance, et le tout est montré avec forces images percutantes et démonstrations absurdes. Si l’idée et les choix de mise en scène semblaient être les bons, le résultat n’est pas du tout à la hauter des attentes. Moquerie facile, comparaisons éculées, personnages aux traits démesurément forcés, on attendait mieux du jeune Thibaut Soulcié – remarqué dans diverses revues et avec Marine à Babylone chez Drugstore – qui signe là un deuxième album finalement bien peu percutant. Et pire, il risque de ne faire rire que les premiers concernés, les banquiers et autres as de la finance, qui aiment à montrer en société qu’ils ont un peu d’auto-dérision, tant que ça ne fait pas trop mal. Et là, malgré un titre racoleur, ça ne fera pas trop mal.
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Pour info, ce n’est pas son premier album, mais son deuxième. Le premier est « Maryne à Babylone » aux éditions Drugstore.
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Pour info, ce n’est pas son premier album, mais son deuxième. Le premier est « Maryne à Babylone » aux éditions Drugstore.
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