Barbecue marseillais
François Manzoni, dit « Naple », est un ancien malfrat, retiré des affaires depuis dix ans. Ce « voyou du XXe siècle », comme il se décrit lui-même, coule désormais des jours de célibataire tranquille dans sa villa des environs de Marseille. Il est malheureusement tiré de sa retraite le soir où l’un de ses anciens complices est retrouvé assassiné, son cadavre brûlé dans sa voiture, à deux pas de chez lui : un « barbecue marseillais », comme disent les flics. La même nuit, il retrouve Zinedine, un jeune de la cité, planqué dans son jardin. Les deux hommes que tout oppose a priori se retrouvent alliés de circonstances. Pour Zinedine, il s’agit de tirer sa cousine du pétrin où elle s’est fourrée. Pour François, c’est une vendetta.
L’idée d’utiliser comme point de départ la médiatique spécialité du crime marseillais de ces dernières années est plutôt bonne. Malheureusement, même si Éric Corbeyran, le scénariste, a plutôt bien travaillé son affaire, il ne faut pas ici s’attendre à une plongée de type polar réaliste dans la violence urbaine de la deuxième ville de France. On ne la reconnaît guère, d’ailleurs, bien que certains dessins représentent des lieux réels. Il s’agit plutôt d’un hommage aux vieux films noirs, sur fond de voix off grave et plutôt convaincante.
Techniquement, il n’y pas grand chose à dire. L’histoire, même si elle bute sur des coïncidences peu crédibles, est bien menée dans l’ensemble. Le découpage est efficace, le dessin sans fautes. Le problème est qu’à force de donner dans le classique, pour l’une comme pour l’autre, le résultat est un peu sans âme, et l’émotion n’est pas vraiment au rendez-vous.
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