Bart is back
L’histoire avait fait les gros titres. Début 2015, Bart le chat est renversé par une voiture à Tampa, en Floride. Et là, surprise : le félin s’est extirpé du trou où l’avait enterré son propriétaire qui le croyait mort. Il n’en fallait pas plus pour que l’opiniâtre matou, bien amoché dans l’aventure, soit surnommé “zombie cat”. Et pour que Soledad Bravi, l’illustratrice qui met notamment sa patte dans Elle, se saisisse avec malice de ce fait pas si divers.
Dans Bart is back, la résurrection du minou-mort-vivant n’est que le point de départ d’une longue épopée. D’une révolte, d’abord, car Bart en a «marre de toutes ces conneries de chat, les caresses, les graines qui puent, la castration, se nettoyer devant tout le monde…». Leader inattendu d’un mouvement inédit de libération des chats, Bart ne se laisse jamais abattre et va où sa route le mène, au gré de ses envies… ou de ses ennuis. Au final, les neuf vies de ce chat miraculé prennent plus d’un tour inattendu, notamment dans certains pays d’Asie où il ne fait pas bon d’être un matou, même zombie.
Avec sa mise en scène pleine d’humour, ce jeu autour du destin bien rempli d’un zombie cat à la fois insouciant et sanguinaire offre un décalage de bon aloi, où la mignoncité est confrontée à la cruelle réalité du monde. Car l’ouvrage se veut aussi une mise en lumière de nos habitudes alimentaires et, de fait, des relations qu’entretient l’homme avec l’animal… Une question que le récit soulève de façon un peu maladroite en abusant peut-être, sur la fin, du comique de répétition.
Mais ce bref et sympathique délire, alimenté par le dessin simple et direct de l’auteure, se lit avec plaisir.
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