Bastia 2018 : l’expo « Figures des années folles »
La grande exposition collective de cette année à BD à Bastia est consacrée aux « Figures des années folles ». Ou comment s’immerger dans la musique, la danse, la culture du Paris de l’entre-deux-guerres.
Dans un espace scénographié avec soin, jusque dans les petits détails, c’est Al Brown qui nous accueille. Boxeur panaméen fulgurant et artiste fantasque, amant de Cocteau, rejeté par le grand public français raciste de ces années-là, il brûla sa vie par les deux bouts, dans une soif d’exister et d’être reconnu. Alex W. Inker raconte cette trajectoire fascinante dans le beau Panama Al Brown, chez Sarbacane.
Ensuite, c’est Joséphine Baker qui nous emmène dans la nuit parisienne, sous la plume et le pinceau de José Louis Bocquet et Catel, qui concluent aussi l’expo avec leur fameuse Kiki de Montparnasse, égérie de Man Ray et des surréalistes (Casterman). Isadora Duncan par Julie Birmant et Clément Oubrerie, et Emma G. Wildford de Zidrou et Edith sont aussi de la partie (respectivement chez Dargaud et Soleil). Puis on découvre le travail de Virginie Greiner et Daphné Collignon, autour de Clara Malraux (Avant l’heure du tigre) et Tamara de Lempicka – deux albums chez Glénat.
Toutes ces oeuvres sont réunies dans un large espace, bien agencé, aux papiers peints élégants et aux accessoires simples permettant l’immersion, à l’instar de la voix de Billie Holiday qui chante son Strange Fruit dans la première salle. Et l’association de ces planches et illustrations fait sens, et montre une vision documentée et investie des personnages et artistes de ces années-là, souvent révolutionnaires dans leur pratique mais surtout dans leur affirmation sociale, bousculant l’ordre établi.
Photos © BoDoï
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