L’exploration de l’intime : voilà ce qui relie les cinq récits d’autrices réunis à L’Arsenale, à la Citadelle de Bastia. Chacune aborde une histoire, un ou des trauma(s) différents. Mais la force de leur écriture, de leur style graphique, rend chaque album très singulier. Il en est ainsi de Ma famille imaginaire (éd. L’Agrume), où Edith Chambon fait exploser le tabou de l’inceste qui plane sur sa famille. C’est aussi le cas d’Archéologie de l’intime (éd. Dupuis), où Clothilde Delacroix retrace les angoisses qui l’ont saisie, il y a quelques années, en apprenant qu’elle était enceinte, puis la façon dont elle frôle la mort, quelques mois plus tard, en donnant naissance à sa fille.

Dans Impénétrable (éd. Le Lombard), Alix Garin déroule la quête d’information médicale qui la mène à la compréhension du mal dont elle souffre, le vaginisme, et sa lente réappropriation de son corps et de son propre désir. Aude Mermilliod, elle, retrace dans Eclore (éd. Casterman) son itinéraire sentimental et sexuel, et documente la reconstruction de son estime d’elle-même. Enfin, dans La Chiâle (éd. Dupuis), Claire Braud met en scène Carilé, qui pleure tant qu’elle semble fuir, débordée par une dépression dont elle ne saisit pas les contours. Cinq histoires puissantes d’héroïnes à vif, évoquées à travers des planches originales ou reproductions numériques.

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Exposition Voir à travers soi
Jusqu’au 3 mai 2025 à L’Arsenale, Citadelle de Bastia, entrée gratuite.

Photos © BoDoï
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