Batman – The Dark Prince Charming #1
À Gotham City, les nuits se suivent et se ressemblent. Plus ou moins. Le point commun entre elles, ce sont ses protagonistes. D’une part, le Joker, qui reprend ses vagues de braquages avec sa bande de malfrats déguisés en clowns. D’autre part, lui courant après, Batman, qui ne peut pas toujours l’empêcher de faire couler le sang. Ce qui va changer, c’est quand le vilain va kidnapper une gamine qui pourrait être la propre fille de Bruce Wayne. Là, le Chevalier noir va voir rouge…
Lancée en fanfare par Dargaud et DC des deux côtés de l’Atlantique, cette version de Batman par Enrico Marini répond aux attentes. Ni plus, ni moins. En effet, le dessin aérien et les aquarelles virtuoses de l’auteur des Aigles de Rome et du Scorpion se fondent sans problème à l’environnement sale et urbain de Gotham, offrant quelques jolies vues de la ville. Côté personnages et action, Marini s’en tire là aussi fort bien, dans un style dynamique et efficace, qui ne s’embarrasse pas de détails pour mettre en valeur l’expression et les mouvements – le choix d’un grand format assez haut sied à ce style. Une fois qu’on a constaté cela, on ne peut en revanche que regretter le trop grand classicisme du scénario. Car dans ce premier tome (sur deux) assez porté sur la bagarre, Marini ne prend pas vraiment le temps de sortir Batman de ses obsessions et travers habituels, ni de proposer un Joker qui ne serait pas qu’un sale gosse ultra-violent. La fibre paternelle surprise de Bruce Wayne est censée apporter un peu d’humanité à la chauve-souris, mais cela paraît bien artificiel… Voilà donc une lecture plaisante et sans fausse note, mais qui ne restera pas dans les mémoires, faute de profondeur scénaristique.
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