Il y a quelques mois, le festival BD à Bastia lançait un cri d’alarme: la Collectivité territoriale de Corse ne respectant pas la convention de développement culturel, il voyait son budget 2008 amputé de 40 000€. Malgré une pétition, la Région – qui subventionnait la manifestation depuis 1996 – n’a pas révisé sa position.

Mitonnées depuis seize ans par le très dynamique centre culturel bastiais Una Volta, les rencontres de la bande dessinée et de l’illustration auront toutefois bien lieu en 2009, mais avec des actions réduites (pas d’exposition à grande scénographie).

Après Marjane Satrapi l’année dernière, Emile Bravo signe l’affiche de ce nouveau cru, qui s’annonce alléchant. Pas moins de douze expositions originales sont au programme. L’auteur d’Une épatante aventure de Jules et du Journal d’un ingénu est à l’honneur. Seront aussi mis en avant Aya de Yopougon de Clément Oubrerie et Marguerite Abouet, les Mémoires du siècle (comment la BD a abordé les grands événements du XXe siècle), ou encore Les Petits Riens (autour des albums d’Eléonore Zuber, Gally, Riad Sattouf, Boulet et Isabelle Pralong). L’ouverture à l’international sera de mise avec deux pays invités: la Chine (pour la deuxième année consécutive) et l’Allemagne.

Outre un cadre enchanteur, l’une des particularités de ce festival riche et gratuit est la décontraction : les auteurs ne sont pas tenus de faire des dédicaces, assis derrière une table pendant des heures. Ils déambulent librement, participent à de nombreux débats et rencontres, discutent avec les visiteurs. Cette année, du 2 au 5 avril, Jean-Pierre Gibrat, David B., Jacques Ferrandez, Stéphane Levallois ou encore Hervé Tanquerelle succomberont aux sirènes bastiaises.