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Beate et Serge Klarsfeld, un combat contre l’oubli

21 décembre 2020 |
SERIE
Beate et Serge Klarsfeld, un combat contre l'oubli
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
25 €
DATE DE SORTIE
09/09/2020
EAN
2849533688
Achat :

C’est au début des années 1960 que Serge rencontre Beate à Paris. Lui est un juif français ; son père a été déporté à Auschwitz, il en est mort. Ce traumatisme passe mal, d’autant plus que Serge le sait : tous les criminels n’ont pas été jugés. Beate, elle, est Allemande, jeune fille au pair à Paris, originaire de Lödz. Elle connaît l’histoire de son pays mais sa rencontre avec Serge va bouleverser sa vision. beate-et-serge-klarsfeld_imageLe 7 novembre 1968, Beate Klarsfeld gifle le Chancelier Kurt Kiesinger au Congrès annuel de la CDU : comment un pays, la RFA, peut élire à sa tête un ancien nazi ? Et ce n’est que le début d’une lutte sans répit, celle de toute une vie : la traque et le jugement d’anciens hauts dignitaires nazis, tels que Lischka, Heinrichsohn, Hagen, Brunner… En point d’orgue, les époux Klarsfeld se rendent en Bolivie pour traquer Klaus Barbie, le « boucher de Lyon », responsable, entre autres, de la déportation à Auschwitz des 44 enfants d’Izieu. La lutte se poursuit et irrigue toute la famille, en particulier leur fils Arno qui, en 1998, plaidera contre le préfet collaborateur de Gironde, Maurice Papon.

Voilà un ouvrage dense, documenté et scénarisé avec talent par Pascal Bresson – Poulpia, la petite pieuvre écologique, Plus fort que la haine – qui arrive à créer une dynamique de thriller, sans en faire trop : il faut dire que la vie des Klarsfeld n’a pas besoin d’artifice pour être romancée. Ce biopic est fidèle à la lutte du couple, impressionne par la volonté sans faille de Serge et de Beate. Le trait de Sylvain DorangeSanseverino est Papillon, La Plus Belle Femme du monde – anime les figures du couple : Beate est belle dans l’action, sanguine et habitée ; Serge est calme, posé mais déterminé. Le dessinateur ne se départit pas de son trait d’illustrateur jeunesse ou d’animation 2D, et cela fonctionne bien, créant ainsi un visuel fictionnel propre à happer le lecteur sans pour autant lui faire oublier la réalité de l’horreur des déportations.

Cette bio s’impose comme une bande dessinée majeure qui entre dans la nécessaire mémoire des héros qui luttent contre l’oubli, une adaptation brillante des mémoires de Beate et Serge Klarsfeld.

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