Beauty and the Beast of Paradise Lost #1
Kaori Yuki est un drôle d’oiseau dans le paysage du shojo manga au Japon. Si elle affectionne les histoires romantiques à souhait, c’est surtout le romantisme noir et rouge sang qui la passionne ! Gore esthétisant et frasques romanesques nourries de désir de vengeance, de sadisme et parfois d’humour (noir, bien entendu), l’univers de l’autrice aime à puiser dans la pop culture occidentale. Une de ses méthodes consiste alors à reprendre de grands classiques, comme ici La Bête et La Bête, afin d’y ajouter de nouveaux personnages psychopathes où héroïques, et surtout des sous-intrigues complexes enrichissant un récit de base connu de tous.
Avec Beauty and the Beast of Paradise Lost, Kaori Yuki se déchaîne littéralement avec une Bête tueuse en série, déchiquetant ses proies féminines à la beauté en deçà de ses espérances. Dans ce cadre sanglant, la mère de Belle se fait enlever par le monstre. On la retrouve morte, le visage arraché. Le père de Belle sombre alors dans la folie et décide d’enfermer sa fille en l’accusant d’être la laideur incarnée ! Plusieurs années passent et Belle s’évade afin de percer l’énigme qui la hante : est-ce bien le corps de sa mère que l’on a retrouvé ? La Bête est-elle seule à agir ? Qui sont ces femmes sans visage et mortes-vivantes au fin fond du château du monstre ?
Vous pensez que l’on vous en a trop dit ? Il s’agit pourtant d’un résumé très succinct… du premier tiers du premier volume ! Autant dire que les cinq tomes de la série s’annoncent d’une densité narrative rare, suscitant une attention permanente du lecteur à qui l’on assénera un coup de théâtre quasiment à chaque chapitre, semant un doute légitime sur des personnages aux motivations et personnalités parfois multiples. Assurément un nouveau coup de maître pour la papesse du romantisme noir nippon.
Kara
© Kaori Yuki / Kodansha Ltd
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