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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 21, 2024















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Beaux livres pour Noël 2018 (5)

20 décembre 2018 |

Suite de nos sélections de beaux livres à offrir ou se faire offrir pour Noël. Ou les meilleures idées de dernière minute pour un cadeau réussi (voir aussi nos sélections 1, 2, 3 et 4).

FAKE-NEWS_couv Fake News

« Dans un souci de totale honnêteté vis-à-vis du lecteur, l’auteur assure que toutes les fake news présentées dans cet ouvrage sont absolument authentiques. » Ainsi commence ce recueil signé Manu Larcenet, dans lequel l’auteur de Blast invente des faits d’actualité avec l’humour tantôt acide tantôt potache qu’on lui connaît. Un peu à la manière de Peu de gens savent et Nombreux sont ceux qui ignorent, mais dans un style plus direct, moins littéraire : une coupure de presse sur une page (parfaitement détournée, on dirait des vraies), une superbe illustration en face. Des dessins aux techniques diverses, souvent cocasses, parfois poétiques ou terrifiants, mais toujours impressionnants. Le tout dans un beau volume, comme savent les produire les éditions des Rêveurs. Un authentique régal.

Par Manu Larcenet. Les Rêveurs, 216 p., 22 €.

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Akira

S’il y a bien un film d’animation qui a eu au moins autant d’impact que le manga dont il est tiré, c’est sans aucun doute Akira. Sa force scénaristique mise à part, ce long-métrage d’animation fut un réel choc à sa sortie en 1988. Tout comme ce fut le cas pour le manga original au Japon, puis quelques années plus tard en France et dans le reste du monde. Pourtant, les analyses de cette œuvre sont rares. Ainsi, ce petit ouvrage de la collection « BFI : Les classiques du cinéma » consacré à Akira est le deuxième (sur quatorze à ce jour) à être consacré à un dessin animé et comble un vide. Tout comme le premier opus qui traitait du tout aussi méritant Voyage de Chihiro, celui-ci fait preuve d’une véritable connaissance du sujet et explore ce film sous plusieurs aspects. Les propos des deux auteurs décryptent l’œuvre en elle-même et ses thématiques fortes, ainsi que toute la phase de création. Ils reviennent également rapidement sur les influences marquées du réalisateur et sur l’impact qu’a eu ce dessin animé sur les spectateurs et le médium. Parsemé de nombreuses citations d’articles, d’interviews d’Otomo ou d’analyses de l’œuvre, le tout est riche, bien documenté, clair et intéressant. Bien qu’un peu trop concis, il donne envie d’en savoir bien plus… mais aussi d’aller décortiquer les 783 scènes et 2 122 plans qu’ont été nécessaire à la création de ce chef d’œuvre.

Par Michelle Le Blanc et Colin Odell. Akileos, 96 p., 11,90 €.

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Eightball

L’album orangé, avec son geek perlant de sueur en couverture, était épuisé depuis quelques années. Eighball, recueil de 38 histoires courtes écrites entre 1989 et 1996 par Daniel Clowes, l’une des figures majeures de la BD contemporaine, est réédité sous forme d’intégrale par Cornélius. Avec des ajouts et des raretés pour en faire l’édition ultime ! À vrai dire, si vous ne connaissez encore pas cet univers mélancolique et misanthrope, il va falloir vous jeter dessus. Car ces strips cyniques et moqueurs montrent des nerds paumés, des freaks en train d’errer, au cœur d’une Amérique vacillante et névrosée. Armé d’ironie, d’humour potache et de goût pour la satire grotesque, Clowes nous décrit des êtres inadaptés au réel, des intellos aux sportifs, des artistes aux hippies en passant par les prolos et les chrétiens, sans oublier les citadins et les gars aux cheveux longs. L’auteur américain dézingue et s’en donne à cœur-joie. C’est très drôle et jouissif, d’autant plus que le « graphisme vintage » d’une merveilleuse douceur mais figé, esquisse la caricature tout en rendant hommage aux comics des années 60, comme s’il se réappropriait un âge d’or pour mieux le dépasser et surtout l’actualiser, dans une enveloppe dépressive rehaussée de couleurs pop délavées. Cette intégrale est d’autant plus incontournable qu’elle comprend quatre histoires inédites en français signées du maître (Fairy frog, Velvet glove, Nature boy et Glue destiny). Ne manquez pas, osons le mot, ce chef-d’œuvre de lucidité!

Par Daniel Clowes. Cornélius, 142 p., 29,50 €.

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Je n’invente rien

Bonne idée des éditions Hoëbeke de publier un recueil des dessins de presse de Martin Veyron, auteur de BD chevronné (Ce qu’il faut de terre à l’homme, Blessure d’amour-propre, Marivaudevilles de jour…) et Grand Prix d’Angoulême 2001. Car ses dessins – images uniques ou strips – parlant de notre monde actuel possèdent une force intemporelle des plus intéressantes. La santé, le travail, l’éducation, le sexe, les modes de vie… Autant de chapitres thématiques pour rythmer cette anthologie de dessins parus dans Le Point ou Le Nouvel Observateur entre 2001 et 2016, mais qui ne font pas référence à des événements trop précis. Son regard est aiguisé, son ton est juste – jamais potache ni trash, courtois mais cinglant – et son dessin élégant. Martin Veyron n’est pas le plus clinquant des dessinateurs, mais il possède une vraie classe auquel ce livre rend un bel hommage. Et qui fera un bon cadeau de Noël, contentant davantage (on l’espère) que les personnages de la dernière image du livre : une famille dont tous les membres, de la grand-mamie au bébé, tirent la tronche à l’ouverture de leur paquet. Joyeuses fêtes !

Par Martin Veyron. Hoëbeke, 144 p., 21 €.

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Les Chats du Louvre – Intégrale en couleur

La série en deux tomes Les Chats du Louvre de Taiyô Matsumoto avait su nous charmer en quelques instants. Avec son approche singulière, l’auteur a réussi à dépasser totalement les attentes des lecteurs en inventant l’un des récits les plus ambitieux de la collection Futuropolis/Musée du Louvre. Liant l’histoire d’un petit chat « passe-tableau », d’un vieux veilleur de nuit ayant perdu un être cher et d’un tableau disparu, il laisse place aux émotions et à l’expression de sa virtuosité graphique. Le mangaka avait accepté de se lancer dans cette carte blanche offerte par le Musée du Louvre s’il était possible de publier également une intégrale sous forme d’un one-shot tout en couleur. Les éditeurs ont eu la belle idée de céder à cette demande et proposent en cette fin d’année un très bel ouvrage souple avec jaquette. La mise en couleur a été confiée à Isabelle Merlet et, si l’exercice semblait très difficile, le résultat se révèle tout simplement grandiose. La coloriste a compris tout le sens de l’ambiance de l’œuvre. Les planches ne perdent pas de leur force et sont même parfois sublimées par son travail minutieux. Et à bien y réfléchir, cette version des Chats du Louvre serait peut-être la meilleure portée d’entrée pour que les lecteurs férus de franco-belge s’intéressent au travail de Taiyô Matsumoto.

Par Taiyô Matsumoto et Isabelle Merlet (couleurs). Futuropolis, 416 p., 33 €.

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Zoologia – The Art of Stan Manoukian

Des monstres, des créatures, des choses gluantes à tentacules… Sur quelque 200 pages de Zoologia, on arpente le bestiaire cryptozoologique de Stan Manoukian (la moitié de Stan & Vince), né d’un défi personnel que s’est lancé ce designer et storyboarder lancé en 2007 : dessiner un monstre par jour durant un an – son Diary of inhuman species était sorti chez Ankama en 2009. À l’encre, au marqueur ou à la mine de plomb, avec ou sans couleur, ses bestioles velues ou suintantes – sur lesquelles l’influence d’un Dave Cooper est palpable – sont présentées comme dans une encyclopédie animalière, avec petit cartel informatif et classées par catégories (des terres gelées, des tristes plaines, des fonds marins…). Certaines bestioles sont inquiétantes, d’autres tordantes. On picore ici ou là, avec un sourire pas toujours rassuré, mais impressionné par la virtuosité de ces dessins parfaitement soulignée par ce livre au très beau papier et l’imagination débordante d’un artiste à part.

Par Stan Manoukian. Cernunos, 220 p., 39,95 €.

Téléportation Japon

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Qu’est-ce qui relie les WC japonais au base-ball en passant par le quartier d’Ueno et se termine par une cérémonie du thé traditionnelle ? Pas grand-chose me diriez-vous. Eh bien figurez-vous que Téléportation Japon va vous permettre d’entrevoir une multitude de facettes du Japon, glanées au gré des nombreuses pérégrinations nippones de deux étrangers. Le premier, Matthieu Pinon, est journaliste dans le monde du manga depuis près de 20 ans. Téléportation Japon est son 4e ouvrage en moins de 4 ans sur le suet. Il l’a coécrit avec Laurent Koffel (cocréateur en 1998 de Coyote Mag, magazine spécialisé dans le manga et l’animation japonaise), qui l’accompagne depuis de nombreuses années lors de ses voyages. Tiré de Coyote Mag, ce livre reprend une rubrique éponyme phare du magazine en y ajoutant 60 % d’inédits. Abondamment illustré par les photographies de Laurent Koffel, ce carnet de voyage hétéroclite réussit son office en nous faisant voyager à distance autour d’instantanés de la vie quotidienne du Japon, entre culture et ambiance in situ. Aussi varié que dépaysant.

Par Matthieu Pinon et Laurent Koffel. Ynnis, 160 p., 16,90 €.

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