Beneath the trees where nobody sees



Qu’y a-t-il sous les arbres, là où personne ne regarde ? Un trésor ? Un lieu de rendez-vous romantique ? La porte vers un monde magique ? Non, sous les arbres, si on creusait un peu, on trouverait des morceaux de cadavres. Car c’est dans la forêt que Samantha enterre ses victimes, savamment découpées. Des hommes et des femmes choisis au hasard, et assassinés simplement pour assouvir une pulsion morbide, comme on irait faire un 18-trous pour se détendre et recharger les batteries. Cela fait des années que ça dure, et elle n’a jamais été inquiétée : piochant ses victimes loin de sa petite ville tranquille, respectant une méthodologie stricte, s’appuyant sur ses connaissances scientifiques et le matériel à disposition dans sa quincaillerie, elle préserve son petit jardin secret. Mais quand sa communauté est frappée par une série de meurtres atroces mis en scène de façon spectaculaire, elle se demande deux choses : qui peut bien faire ça? et comment passer sous les radars si la police se met à fouiner partout?
Comme un mélange improbable de la série télé Dexter et de la BD Blacksad, dans un gentil bled où les héros animaux ont l’allure d’adorables peluches, Beneath the trees where nobody sees est un thriller d’ambiance ciselé avec amour. Des personnages bien campés et dessinés avec finesse, une mise en couleurs aquarellée d’une belle maîtrise, un découpage et des cadrages efficaces : la mise en scène et en images est impeccable, et appuie le croustillant décalage entre l’horreur du fond et la douceur de la forme. Et même si l’histoire n’est pas totalement renversante et fait quand même beaucoup penser au pitch du serial killer de Floride incarné par Michael C. Hall, on se laisse embarquer dans ce petit univers solide et joliment léché, véritable plaisir coupable pour amateurs de sensation fortes et de graphisme délicat, parfaitement incarné par sa superbe couverture.
Traaduction : Margot Negroni
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