BFF
Il y a Céline, Oscar, Camille, Claire et les autres. Parmi lesquels Olivier, le gentil du groupe, que tout le monde plaint et moque gentiment car il est artiste, pauvre musicien intermittent du spectacle. Et il y a Baptiste, grande gueule, attachant mais lourd. Tous s’appellent, se voient, font la bringue, parlent investissement dans l’immobilier et enterrement de vie de garçon. Et se mentent pas mal. C’est un peu tout ça, les amis, non ?
Thomas Cadène et Joseph Safieddine se sont lancés, d’abord sous forme d’épisodes en ligne diffusés par la plateforme Webtoon Factory, dans une variation autour d’un thème hyper classique du cinéma français : le film de potes. Avec pour angle principal, la question de l’équilibre des ressentis dans une relation à plusieurs, où la vieille camaraderie se mélange avec des histoires de couples, où les mensonges, apartés et persistance des clichés semblent cimenter les interactions. Classique, donc, mais malin et efficace. Car le scénario, qui s’articule autour de la double-vie d’Olivier (star du piano mais sans le dire aux copains), s’appuie surtout sur des dialogues enlevés et crédibles et un rythme – issu de la publication en épisodes – qui évite globalement l’ennui. Après, lire BFF d’une traite entraîne tout de même un certain ronronnement, et on aimerait que la sitcom prenne des virages plus abrupts en termes de rebondissements. Reste un album attachant au dessin sobre et convaincant, jouant intelligemment des ambiances colorées, dans lequel les jeunes adultes urbains se retrouveront aisément. Jusqu’à ce se demander si son meilleur pote n’a pas un lourd secret, si sa confidente ne couche pas avec son mec, ou si le/la célibataire endurci(e) du groupe n’en a pas marre des petites piques à son égard… Une BD comme un miroir.
Publiez un commentaire