Bienvenue chez Protect #1
La lycéenne Nanami doit effectuer un stage en entreprise. Pendant une semaine, elle va vivre au sein de Protect, une société de consultance en médias numériques dirigée par Jingorô Yamada, visionnaire au comportement excentrique – quand on le cherche, on peut l’apercevoir nu, endormi par l’alcool, devant la borne d’arcade Pac-Man de son bureau ! La première tâche de Nanami sera d’aider un mangaka sur le déclin en l’assistant sur le chemin de l’édition numérique.
On ne s’attend pas à trouver Bienvenue chez Protect, sorte de croisement entre Bakuman et Tokyo Toybox, chez un éditeur spécialisé dans les observations sociétales. Pourtant, au-delà des apparences la démarche de Miso Suzuki s’inscrit dans la ligne éditoriale de l’équipe limousine. L’auteur propose ici, par le biais d’une série semi-autobiographique (le mangaka sur le déclin est en quelque sorte lui-même quelques années plus tôt, avant de connaitre un sursaut grâce à l’auto-édition numérique, un cas qu’il raconte… sur papier), une réflexion sur la possibilité de modèles économiques plus équitables, dans un contexte de désintérêt croissant pour le livre et d’inégalités entre quelques auteurs riches et un océan d’auteurs pauvres. L’intelligence de Suzuki étant d’étudier deux dossiers en parallèles : le suivi d’un dessinateur et celui d’une maison d’édition fictive, chacun souhaitant trouver une façon viable de continuer à travailler.
Entre l’essai et le mode d’emploi, Bienvenue chez Protect, collection de meetings où s’enchainent les expositions théoriques, est une lecture étonnamment fluide grâce à un trait léger, des personnages auxquels on s’attache et une manière ludique de présenter l’information. Reste à savoir si les solutions proposées pourraient également s’appliquer au marché français. À méditer en attendant la fin de la série, prévue au troisième tome.
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