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Birds of Prey et leurs pas si fantabuleuses aventures

20 avril 2020 |

À l’occasion de la sortie au cinéma de Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, Urban Comics a publié une tripotée de titres autour de la licence ces derniers mois. Nous n’avons pas tout lu mais une poignée d’ouvrages nous sont arrivés. Bilan, malgré toute l’affection que l’on a pour Harley Quinn et le plaisir que l’on peut éprouver à la retrouver à l’occasion dans les pages d’un Batman, elle fait un lead un peu faiblard, même sous la plume de son créateur Paul Dini. Et ce n’est rien à côté de ses partenaires sur grand écran…

birds-of-prey-huntress_couv Birds of Prey – Huntress

Les acolytes d’Harley/Margot Robbie dans Birds of Prey ont toutes eu droit, à un moment ou un autre, à leur origin story. C’est le cas de la Chasseresse, la justicière à l’arbalète jouée au cinéma par Mary Elizabeth Winstead, qui fut l’objet d’un Year One en 2008 sous la plume d’Ivory Madison avec Cliff Richards au dessin. L’occasion d’étoffer un peu le background de cette énième vigilante combattant le crime dans les rues de Gotham, avec une emphase sur les clans italo-américains qui y prospèrent. Car, Huntress, de son vrai nom Helena Bertinelli, est Sicilienne. Et… ben voilà tout est dit. À partir de cette seule information, Madison déroule un interminable prologue dans le sud de l’Italie avec violences familiales, autoflagellation typiquement catholique et tragédie amoureuse à la Roméo et Juliette. C’est long, cliché, et le problème c’est que cela ne devient pas beaucoup plus intéressant une fois l’action importée sur le sol américain.

Gotham a ceci de particulier qu’y règnent des vilains bigger than life : les histoires de mafieux n’ont jamais semblé y avoir leur place et la très unidimensionnelle Huntress ne peut pas grand-chose pour y changer quoi que ce soit. Che peccato !

Par Ivory Madison et Cliff Richards. Urban Comics, coll. DC Deluxe, 152 p., 15,50 €.

 

harley-quinn-sirenes-gotham-couv

Harley Quinn & les Sirènes de Gotham

Avant de faire équipe avec Huntress et Black Canary au cinéma, Harley Quinn a fait partie d’autres bandes de filles. En 2009, Paul Dini, co-créateur du personnage avec Bruce Timm, lui imagine des aventures en compagnie de deux autres super-vilaines pas si vilaines de Gotham : Catwoman et Poison Ivy. Les trois femmes se découvrent des intérêts communs à, pour un temps au moins, partager la même planque. Mais pas un modeste appartement : au moment où paraissent ces Sirènes, en effet, l’univers de Batman se relève – pour faire simple – des événements de Final Crisis et Catwoman et ses petites camarades jouissent de la fortune du méchant Silence. C’est plus généralement dans un Gotham City tout chamboulé qu’elles évoluent : Silence rôde toujours, Bruce Wayne a disparu et, sous la cape de Batman, c’est Dick Grayson qui voltige dans les rues de la ville. Harley, Selina et Pamela ont accepté de coopérer avec les forces du Bien et les dix épisodes de cette série les voient donc combattre à leur acrobatique manière des membres de la rogue gallery. En l’espèce, des huitièmes couteaux.

Rien de fou côté suspense et ce ne sont pas les scènes de comédie qui rattrapent cela, malgré le plaisir évident de Dini à retrouver sa Quinn. Le scénariste lui réserve les meilleurs gags même si ce sont étonnamment les pages plus mélancoliques sur Poison Ivy qui sont les plus réussies. Au dessin, Guillem March (Karmen) assure le quota de poses sexy de la série. Mais tout ceci manque clairement de ligne directrice : il y a de l’action bien exécutée, ce mélange un peu suranné d’affichage girl-power et de rinçage d’œil assumé, de la comédie de colocation mollassonne, des passages totalement hors-sujet (une aventure solo de Batman, un arc sur The Riddler devenu détective privé, pas conclu)… À l’arrivée, rien qui justifie totalement ces 250 pages ni désagréables, ni captivantes.

Par Paul Dini et Guillem March. Urban Comics, 256 p., coll. DC Classiques, 22,50 €.

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