Par Thomas Lyle et Fabrice Sapolsky. Atlantic BD, 12,95 €, septembre 2011.

Saviez-vous qu’il existait un service entier de l’administration américaine chargé de gérer les cadeaux offerts un jour au président des États-Unis ? Quand on y pense, c’est logique, depuis le temps, ça fait un paquet de bibelots à entasser. Ce « Mobilier national » est ainsi le décor original de cette série de comics, écrite par un Français et dessinée par une ancienne gloire de la BD américaine. Le premier tome met en place décor et personnages, et surtout cette mystérieuse boîte noire du titre, qui semble receler les secrets du fameux bureau ovale de la Maison blanche…

On aurait adoré dire du bien de cette création de comics made in France, tant l’initiative est louable et rare, et l’idée de départ pas bête du tout. Mais plus on avance dans la lecture de Black Box, plus les failles du scénario et du dessin apparaissent au grand jour. D’abord, les personnages. Le héros est un pâle fonctionnaire du Mobilier national, mais il est évidemment beau gosse et super malin et imaginatif; la journaliste, sexy et doué, inaccessible évidemment; et le techno-geek, caricature ultime de petit génie de l’informatique… L’intrigue elle-même, si elle démarre avec un attrayant mystère, se développe avec des rebondissements ahurissants quand ils ne sont pas tout simplement risibles, l’enjeu même du contenu de la boîte devenant accessoire. Enfin, les dessins de Lyle – raides et maladroits dans les postures et les visages, pauvres dans les décors – ont bien du mal à être rattrapés par la mise en couleurs de Seb Lamirand. Au final, c’est donc une énorme déception, un vrai gros ratage, pour une série pleine d’enthousiasme mal canalisé.

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