Black Hammer #1



Gail, Abraham, Mark, Walky et Barbalien sont des super-héros. Mais des super-héros à la retraite, réduits au rang de simples mortels. Voilà dix ans qu’ils sont coincés dans une petite bourgade américaine isolée. Ensemble, ils se remémorent les belles années, quand ils ont sauvé Spiral City et ses habitants. Qui les a envoyés dans ce trou et comment faire pour en réchapper? En attendant les réponses, ils vivent l’existence de gens très ordinaires. Un sacerdoce pour Gail, plutôt une chance pour son grand-père Abraham…
Black Hammer est avant tout un hommage de Jeff Lemire (Winter Road, Sweet Tooth, Descender, Bloodshot Reborn) au genre super-héroïque (un peu comme Plutona). Moins pour enfiler les bastons à tout va que pour s’interroger sur leur statut, à l’image d’Alan Moore dans Watchmen qui, à l’époque, avait révolutionné le genre. Plus modeste, Jeff Lemire narre donc le quotidien de super-héros en fin de course, empêtrés dans des problèmes (presque) ordinaires : Mark, ancien policier, se révèle gay et Gail est une femme coincée dans le corps d’une fille de 9 ans. Son grand-père, Abe, l’élève avec toutes les peines du monde et débute par ailleurs une idylle. Des super-héros humains en somme. À cette chronique sociale se greffe une vraie intrigue de SF sur les origines de cette famille un peu spéciale : comment sont-ils arrivés là et qui est à l’origine de leur mise à l’écart ? Parfaitement construit grâce aux flashbacks, le récit multiplie les clins d’œil vintage sans sacrifier au suspense. Un mélange des genres – SF, chronique sociale et super-héros – qui fonctionne bien, renforcé par son ambiance à la Lovecraft. Au dessin, Dean Ormston personnalise un peu plus l’histoire entre ligne claire désuète et trait anguleux ou sombre, peignant des héros aux traits tirés, plus ou moins nostalgiques de leurs pouvoirs et de leur gloire. Pas facile de s’habituer à la routine, et ce n’est que le début. Un tome d’ouverture réussi et des personnages déjà attachants.
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