Black Hammer #2
Lucy Weber, fille du défunt Black Hammer arrivée on ne sait comment à Rockwood, poursuit sa petite enquête au sein d’une communauté d’anciens super-héros. Comment Abraham, Talkie-walkie, Barbalien ou encore Weird ont-ils atterri dans cet étrange village, sorte de prison pour justiciers à la retraite ? Et s’il vivaient dans une autre dimension ? Tous les figurants n’ont semble-t-il pas tout dit. Mieux vaut encore remonter aux origines de Spiral City, lors du terrible affrontement qui opposa les justiciers à l’Anti-Dieu voilà dix ans.
Auréolé en 2017 par l’Eisner Award de la meilleure nouvelle Série, Black Hammer nourrissait en effet de belles promesses dès son premier tome lors de son arrivée en France. Entre l’hommage, la chronique sociale et la SF, le récit parvient, dans un registre ni trop original ni trop classique, à renouveler le genre. Le scénariste à succès Jeff Lemire (Descender, Royal City, Plutona, Winter Road…) répond à quelques questions tout en semant les énigmes et ça fonctionne malgré un mélange a priori risqué. Narrant en parallèle le passé de nos justiciers à Spiral City et leur vie sans saveur à Rockwood, le scénariste révèle les faux-semblants tout en suscitant l’empathie pour ses personnages, qui ont troqué leur costumes, désormais caduques, pour de vrais sentiments : la machine Talkie-Walkie, l’énigmatique vieillard Weird et l’attachante Lucy, fille de feu Black Hammer, en mal de réponses. Autre énigme, cette ville sans passé qu’aucune carte ne mentionne, peuplée d’individus sans vie et aux sourires trop parfaits. Que cachent-ils tous? Lucy va le savoir et le lecteur avec, charmé par ce dessin tantôt pop, réaliste ou vintage signé Dean Ormston, très à l’aise pour peindre le genre super-héroïque avec une pointe de nostalgie ou la déprimante réalité teintée d’horreur. Une belle réussite donc. On poursuit sans retenue. Et avec enthousiasme même !
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