Par Juanjo Guarnido et Juan Diaz Canales. Dargaud, 13,50€, le 17 septembre 2010.

Sale temps pour les chats noirs, et pour Blacksad en particulier, détective privé félin qui se retrouve au chômage technique. Heureusement, son bon copain Weekly lui dégote un plan à La Nouvelle-Orléans.

Et voilà notre matou engagé par le très respectable Faust Lachapelle, patron d’une maison de disques, pour retrouver l’un de ses poulains: l’héroïnomane Sebastian, pianiste handicapé mais prodige. Au fil de son enquête, notre héros va se rendre compte que les apparences sont (évidemment) trompeuses, et que ce cher Faust a quelque chose à cacher…

Enfin, le retour de Blacksad. Mitonnée par deux Espagnols, cette série fouille depuis dix ans déjà l’Amérique des années 50, vue par le prisme du polar. Mais on n’a pas eu le temps de s’en lasser: L’Enfer, le silence n’en est que le quatrième épisode.

Il ne déçoit aucunement, malgré un scénario plutôt alambiqué, qui se joue de la temporalité et se construit autour d’ambiances graphiques différentes. Juan Diaz Canales trousse une histoire complexe, qui met à jour la faiblesse de certains humains et la cupidité extrême d’autres. Aux crayons, Juanjo Guarnido fait toujours montre d’une impressionnante virtuosité. Certaines cases sont de véritables morceaux de bravoure. On se prend à s’arrêter régulièrement pour explorer tel ou tel détail -rendu avec une précision folle-, ou capter l’intensité d’une vue d’ensemble. Au travers de cet album, c’est la ville de La Nouvelle-Orléans qu’on palpe, c’est la « vibe » du jazz que l’on ressent.

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