Blind Dog Rhapsody
Convaincant dans le registre du « french comics » (Bad Ass), de l’enquête policière (7 détectives), de la science-fiction (La Grande Evasion – Void 01) ou celui du chant funèbre (Le Casse- L’Héritage du Kaiser), le scénariste Herik Hanna change son fusil d’épaule pour tenter l’aventure humoristique, fun et légère. Un peu trop d’ailleurs. Car, pour tout dire, il ne convainc pas une seconde. On navigue à vue aux côtés d’un jeune samouraï aveugle super-fort, affublé d’un raton laveur et d’une jolie guerrière forte d’une poitrine exubérante.
Dialogues à rallonge, traductions pas drôles en bas de page, blagues faciles et humour forcé… On n’entre jamais dans le récit malgré un Japon féodal qui, a priori, avait tout pour séduire, au point aussi d’en oublier « l’intrigue », finalement peu originale et sans grand intérêt – une vague histoire de vengeance. Plutôt qu’une rhapsodie fun et amusante, c’est une litanie de petites aventures, certes spectaculaires mais lestées d’un texte bavard, qui nous est hélas proposée. C’est d’autant plus regrettable que le graphisme de Redec, entre le manga et le cartoon, et les couleurs d’Hélène Lenoble restent séduisants de bout en bout, au point dans l’énergie, le dynamisme et l’expressivité des postures. Mais le dessin ne suffit pas à sauver l’ensemble, creux et vite oublié. Un premier faux pas, donc, pour Herik Hanna, au parcours jusque-là intéressant. Dommage.
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