Bloodshot Salvation #1
Bloodshot semble enfin filer le parfait amour auprès des deux femmes de sa vie : Magic, sa splendide épouse, et Jessie, leur petite fille. Jusqu’au jour où Magic reçoit l’appel menaçant de son « père », un dangereux et sadique gourou qui l’a traumatisée lorsqu’elle était ado. La sentant en danger, Bloodshot n’a pas le choix : la vengeance ou rien. Son passé le rattrape, une force intérieure le dépasse… Ailleurs, un homme au visage brûlé met au point le projet OMEN. Objectif : former une équipe d’assassins high-tech indestructibles, capables de terrasser le plus puissant des Bloodshot…
Depuis ses débuts, la série Bloodshot (Bloodshot USA, Bloodshot Reborn) a su emporter l’adhésion, s’imposant comme le fer de lance de l’éditeur français Bliss Comics. Alors, on ne change pas une recette qui gagne. À la baguette, le toujours prolifique Jeff Lemire (Essex County, Sweet Tooth, Descender, Black Hammer…) et aux dessins, la paire Mico Suayan/Lewis LaRosa, la plus talentueuse vue sur la série jusqu’à présent. On suit donc la renaissance de Bloodshot, alias Ray Garison dans le civil. Mais très vite, une dispute avec Magic, des démons qui reviennent et le désir de vengeance pour Bloodshot. Ajoutez l’enlèvement de sa fille et voilà Bloodshot revenu au temps où les nanites le conditionnaient en machine de guerre.
Si les enjeux sont simples (voire simplistes), la narration met heureusement un peu de complexité. Éclatée, jouant des allers-retours entre les époques – d’aujourd’hui à 4002 – et les lieux, de l’Ohio au Minnesota en passant par le Michigan, elle rythme le destin de Bloodshot sans être jamais dure à suivre, entre interrogations existentielles du héros et action musclée. Les rebondissements sont dans le tempo, la voix off reste à bonne distance et l’humour, ici ou là (merci la traduction! voir le dialogue sur Punk Mambo), ajouté aux poussées d’hémoglobine font le reste. Sans oublier le personnage du « Père », un effrayant sectaire qui amuse par ses paroles d’illuminé. Mais derrière la maîtrise narrative, beaucoup de maîtrise graphique également. Les styles des deux dessinateurs se complètent, avec un réalisme photographique angoissant pour l’un (Lewis LaRosa, Punisher), et une belle expressivité, plus classique, pour l’autre (Mico Suayan, Batman Arkham), pour un résultat rentre-dedans, mais jamais grossier. Un divertissement emballant au final, très ricain dans l’esprit, et ultra efficace. À suivre dans le tome 2 en février 2019, Le Livre des Morts. Tout un programme !
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