Bonjour tristesse
Cécile a 17 ans et elle vient de rater son bac. Loin de se tourmenter au sujet de son avenir, la jeune femme préfère savourer ses vacances d’été, qu’elle passe dans une villa sur la Côte d’Azur avec son père Raymond et Elsa, la maîtresse de celui-ci. Mais ce tableau idyllique va voler en éclats avec l’arrivée d’Anne, une amie de la famille, autoritaire et moralisatrice, qui a tôt fait de séduire Raymond, au grand dam de Cécile. L’adolescente, qui craint de perdre le lien privilégié qu’elle entretient avec son père, va alors tout faire pour les séparer, quitte à recourir à des stratagèmes cruels…
Adaptation du classique éponyme de Françoise Sagan publié il y a près de 65 ans, Bonjour tristesse se caractérise par son atmosphère froide et envoûtante et ses protagonistes ambivalents, tantôt détachés et manipulateurs, et tantôt sensibles et étonnamment humains. Pour transcrire tout cela, Frédéric Rébéna (Marilyn la dingue, Mitterrand, un jeune homme de droite) fait preuve d’une grande maîtrise, notamment dans sa gestion du rythme et des dialogues littéraires, qui ne font pas l’effet d’un simple copier-coller du matériau d’origine.
Côté graphisme, l’auteur livre également une belle copie avec un dessin simple et expressif aux couleurs froides, qui traduit à la fois l’esthétique années 50, mais aussi la contradiction entre le décor (la plage, le soleil éclatant), et le propos (des liens qui se déchirent).
Reste à savoir si cette version réussira à convaincre les inconditionnels de l’écrivaine. Toujours est-il que cette adaptation propre et sans fioritures est sans conteste une porte ouverte à son œuvre, et n’est-ce pas là le signe que le contrat est rempli ?
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