Par Hugues Micol et Gwen de Bonneval. Dargaud, 13,99 €, le 9 mars 2012.

Il est parfois des parcours étonnants, des figures truculentes, dans l’ombre des grands noms de l’Histoire. Et quand ces personnalités hors normes figurent dans son arbre généalogique, un scénariste ne saurait se priver de s’en inspirer pour créer un héros d’une bande dessinée ! C’est ce qu’a fait, fort judicieusement, Gwen de Bonneval en mettant en scène la vie de son aïeul Claude-Alexandre de Bonneval, dit Bonneval Pacha.

Né dans la seconde moitié du XVIIe siècle, le comte de Bonneval a pris part à des guerres, sur mer et sur terre, de Toulon à Istanbul, en passant par Venise. Jusqu’à se rapprocher du sultan ottoman, après sa conversion à l’Islam. Une existence marquée par les voyages et le sang, dans laquelle sa morgue et sa soif de vivre lui ont toujours fait surmonter les obstacles. Se basant sur une bibliographie importante, Gwen de Bonneval (Le Roi Oscar et autres racontars, Les Derniers Jours d’un immortel…) retrace cette trajectoire atypique avec énergie, faisant de son ancêtre un personnage tantôt brillant, tantôt agaçant. Un parfait héros de bande dessinée historique, haut en couleurs et mystérieux, joliment brossé par Hugues Micol (Le Chien dans la vallée de Chambara, Les Parques…) dans un style chargé et chatoyant, s’inspirant des peintures classiques pour mieux les revitaliser. On se régale donc de ces incroyables aventures et on trépigne d’en savoir plus sur ce Pacha, dans trois tomes à venir.

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