Bookhunter
Par Jason Shiga. Cambourakis, 21 €, février 2008.
Dans cet album, Jack Bauer s’est grimé en l’agent spécial Bay. Tête ronde, dos voûté et paupières inférieures plissées, il officie dans la police des bibliothèques, à Oakland en Californie. Tel le super-héros de 24h chrono, ce flic hors du commun bataille avec des terroristes (ou presque) – coupables d’avoir dérobé les exemplaires du Lobby chinois en Amérique ou d’avoir remplacé une Bible anglaise de 1838 par un faux incunable. En véritables experts, Bay et son équipe disposent de techniques de pointe (encre radioactive ou datation au carbone 14). Et, quand il s’agit de punir, ça barde sec : assaut magistral avec une myriade de fusils, glissade effrénée sur une flaque d’essence, courses-poursuites frénétiques sur les toits… C’est un délire pur qu’offre le Bookhunter de l’Américain Jason Shiga, avec ses scènes d’action incroyables en milieu littéraire. L’auteur, diplômé en mathématiques de Berkeley et ancien employé de la bibliothèque d’Oakland, s’est inspiré d’un fait divers réel pour dessiner cette pochade brillante. D’un trait rond, il simplifie les formes et les habille d’un camaïeu de marrons pas vraiment séduisant. Mais son découpage, riche de plans cinématographiques enlevés, rend l’ensemble diablement plaisant. Avec un humour pince-sans-rire très british, Jason Shiga n’hésite pas à aligner les séquences muettes, décrivant l’enquête et l’observation minutieuse de son héros, cousin hyperactif d’Hercule Poirot. 150 pages tout simplement jouissives.
Commentaires