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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 2, 2024















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Borboleta

7 août 2024 |
SERIE
Borboleta
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
24 €
DATE DE SORTIE
03/04/2024
EAN
B0CN1MV7D4
Achat :

Capture d’écran 2024-07-26 à 14.55.33« Salazar, finalement tout le monde connaît ce nom. Moins que c’est celui du dictateur qui a dirigé le Portugal pendant près d’un demi siècle. » Madeleine, fille d’un Portugais arrivé en France à l’âge de douze ans, parle la langue de son père, goûte les plats de sa grand-mère, subit les blagues xénophobes sur ses origines… Mais, réalise-t-elle à l’adolescence, ne sait pas grand chose de l’histoire de sa famille – et du Portugal. Son paizinho, Pedro, vit désormais à Lisbonne mais évite obstinément toutes questions sur son pays natal, son enfance sous la dictature, et ses sœurs… Madeleine prétexte un projet de BD sur le sujet pour faire parler son père – sans succès. Mais celui-ci l’envoie vers ses amis, d’autres immigrés portugais, qui, eux, n’hésitent pas à témoigner…

Madeleine Pereira, autrice installée à Angoulême, livre ici son premier album, un récit autobiographique bien mené. Sa quête familiale personnelle est l’occasion de raconter un pan méconnu de l’histoire européenne. Cinq récits, ceux de quatre ami·es et de la sœur du père de Madeleine, se succèdent naturellement, les tentatives de la jeune femme de comprendre son paternel servant de fil rouge.

Capture d’écran 2024-07-26 à 14.55.53

La torture, la méfiance entre voisins, la mobilisation forcée de la jeunesse dans les guerres coloniales, la peur, les violences sexistes d’une société patriarcale verrouillée ; la difficulté d’arriver dans un pays où l’on doit recommencer à zéro, dont on ne parle pas la langue… Guida, João, Nuno, Jaime et Joana sont partis pour des raisons et par des moyens différents, ont plus ou moins bien vécu leur arrivée en France, mais leurs expériences et leurs souvenirs dessinent peu à peu un panorama, partiel mais passionnant, de la vie sous la dictature et des parcours de migration portugais.

Grâce à des planches colorées, un trait expressif et faussement simpliste, à un bon sens du dialogue et à une narration fluide, l’autrice parvient à conserver un habile équilibre entre la tragédie des vies brisées par la dictature et une certaine autodérision. Une jolie et touchante porte d’entrée sur l’Histoire du Portugal, cinquante ans après la révolution des Œillets qui a mis fin à la dictature salazariste.

Capture d’écran 2024-07-26 à 14.56.17

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