Par Milo Manara et Alexandro Jodorowsky. Drugstore, 13,90 €, le 3 décembre 2008.

Parvenu au trône papal, Rodrigo Borgia aurait pu croire son pouvoir établi. Mais c’était sans compter le Cardinal Della Rovere qui ambitionne de le renverser avec l’aide du roi de France. Borgia doit donc étendre son influence en plaçant stratégiquement ses enfants au quatre coins de l’Europe. Lucrèce et César Borgia sont des pions manipulés par leur père. Mais la stratégie du pape suffira-t-elle à retenir Charles VIII, déjà aux portes du royaume de Naples ?

Le trait botticellien de Milo Manara s’adapte parfaitement à l’Italie du XVe siècle. Ses portraits des puissants de l’époque, comme Charles VIII, sont d’un réalisme vivant impressionnant. Avec le même naturalisme, le maître italien nous expose, dans les moindres détails, incestes, décapitations, tortures. Car Alexandro Jodorowsky a choisi de raconter l’ascension des Borgia à travers les pires légendes qui ont pu courir sur la famille. Logique au vu des grandes épopées tragiques et familiales que le brillant scénariste a troussées (La Caste des Méta-Barons). Mais ici le parti pris agace. Car l’intrigue historique est supplantée par une accumulation de scènes érotiques et violentes, gratuitement provocantes. Du coup, on sature et on s’ennuie. Et l’on referme le livre vaguement écoeuré et frustré.

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