Jane suffoque. Elle vit avec sa mère dépressive et son beau-père qui la trompe ouvertement. Elle aimerait aller vivre avec son copain, Ben, gentil bien que transparent, mais elle n’a pas suffisamment d’argent pour s’émanciper. C’est alors que débarque Nathalie, une vieille copine devenue mannequin, de passage dans son ancienne banlieue, avec un long séjour au Japon. Qui va lui révéler, à moitié ivre, qu’elle a couché avec Ben il y a longtemps…

L’auteur australien Chris Gooch tisse une histoire qui oscille entre le thriller bling bling et la chronique d’une jeunesse paumée, avec une triste histoire de chantage aux réseaux sociaux, façon revenge porn. Hélas, à force d’empiler les clichés – le beau-père dégueu qui trompe une mère qui dépérit, un petit copain tout mou, une top model forcément superficielle mais qui souffre terriblement à l’intérieur… –, il lasse très vite et ce n’est pas son scénario faussement déconstruit qui suffit à raviver l’intérêt. Graphiquement aussi, Bottled souffre d’une maladresse dans les traits des personnages que ne rattrape pas un usage un peu lourd des trames, et une mise en scène flottante. Dommage, car il y avait sans doute matière à un face à face sordide et tendu, à la limite du malsain pour mieux sonder les tourments de l’âme humaine. Il ne reste de ces bribes de bonnes idées qu’une banale histoire de moeurs, dont l’amoralité assumée ne fait que souligner la vacuité.