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Boule & Bill : 50 ans et toujours bondissants !

30 janvier 2009 |

roba_intro.jpgBoule & Bill sont quinquagénaires, mais toujours verts – voire carrément gamins. Inventés par Jean Roba en 1959, ils déboulent dans le numéro de Noël de Spirou. Pour créer Boule, le petit garçon, l’auteur s’inspire de son fils Philippe. Un cocker recueilli un soir d’orage inspirera Bill, le comparse de l’enfant. Le duo comique fait se gondoler la jeunesse, évoluant dans un monde quasi parfait où les parents font de la figuration. Trois ans avant sa mort en 2006, Jean Roba a confié sa série à Laurent Verron, qui la dessine depuis sur des scénarios collectifs. Quelques mois avant la sortie du 32e tome (prévue pour novembre), le Festival d’Angoulême consacre une exposition aux deux héros gentiment canailles. Pas moins de 36 panneaux thématiques montrent leur évolution, les décors dans lesquels ils alignent les bêtises, les jeux et dessins animés découlant de leur univers… Leur terrain de jeux favori, le jardin, sera reconstitué en 3D au pôle jeunesse. À cette occasion, Laurent Verron et Luce Roba, veuve du créateur de Boule & Bill, reviennent sur le succès de cette série.

roba_portrait.jpgComment expliquez-vous la longévité de Boule & Bill ?
Laurent Verron :
C’est difficile… Ces personnages sont plus vieux que moi, qui suis né en 1962 ! Leur succès est mystérieux. J’imagine que cette gentille série – et j’utilise le terme « gentil » sans connotation péjorative – était la première à mettre en scène une vraie famille et à nourrir son existence de gags : cela accentuait son côté intergénérationnel. Mais je suis toujours étonné de voir que son public se renouvelle. En dédicaces, je vois beaucoup d’enfants de 8 ou 9 ans.
Luce Roba : Boule & Bill véhicule une image idéalisée de la famille, qui n’est plus forcément en vigueur aujourd’hui. Peut-être que les enfants de parents divorcés y trouvent un certain réconfort…

Justement, cette vision des choses n’est-elle pas trop rose bonbon ?
L. R. : C’est ce qu’aimait Jean. Il trouvait qu’il y avait assez d’horreurs dans la vie pour ne pas en ajouter sur le papier. Boule & Bill était pour lui un album photo plein d’images rigolotes et tendres, sans rien de piquant ou blessant. Il n’aimait rien tant que voir, dans un magasin, des petits enfants ne sachant pas encore lire rigoler en tournant les pages de ses albums…
L. V. : On reprochait déjà cette idéalisation des choses à Jean Roba de son vivant. Mais cet univers préservé avec une petite maison et un petit jardin plaît bien.

Laurent Verron, comment avez-vous fait évoluer la série depuis qu’elle vous a été confiée ?
L. V. : Quand je dessine Boule & Bill, je fais du Jean Roba, pas du Laurent Verron. À part la réaliser de mon mieux, je n’ai pas d’ambition particulière. Les scénaristes et moi l’avons un peu modernisée : les personnages utilisent des ordinateurs, des téléphones portables, et Boule porte des baskets à la place de ses anciennes chaussures. Mais il ne faut pas non plus être trop dans l’air du temps, pour ne pas risquer de se démoder.

roba_bill.jpgJean Roba vous avait-il laissé toute latitude en vous confiant sa création ?
L. V. : Il m’avait indiqué que je pouvais, si je le souhaitais, créer une petite sœur à Boule. J’ai choisi de lui adjoindre discrètement une petite copine dans les derniers albums. Avant sa disparition, Jean Roba souhaitait créer un Studio Boule & Bill et m’en confier les rênes. Cette entité aurait eu en charge le merchandising autour de la série. Mais je n’étais pas enthousiaste : ce qui m’intéresse, c’est de dessiner. Jean avait tout à fait compris ma position et n’avait pas insisté.

Luce Roba, pourquoi avoir créé en septembre dernier une Fondation Boule & Bill ?
L. R. : C’était selon moi la seule façon de protéger l’œuvre de mon mari. Jean souhaitait que ses dessins ne soient pas dispersés au fil des héritages. Cette fondation permet de regrouper toutes ses créations. Son premier travail sera d’éditer, l’hiver prochain, un beau livre montrant les travaux d’illustrateur de Roba.

Laurent Verron, quels sont vos projets en dehors de Boule & Bill ?
L. V. : Dargaud va publier en juin une nouvelle série, dont le titre n’est pas encore trouvé. Je la réalise avec mon ami Cric. La première histoire est en deux volumes et s’adresse aux 10-12 ans. On y suivra trois ados et un orang-outang sur une planète colonisée par les Terriens. Odilon Verjus, par contre, s’arrête : au bout de dix ans et sept albums, les ventes n’avaient malheureusement pas décollé…

Propos recueillis par Laurence Le Saux

Cliquez sur les images pour découvrir un aperçu des panneaux de l’exposition d’Angoulême.

boule_panneau_detail_bonheur.jpg boule_panneau_bill.jpg boule_panneau_detail_spirou.jpg boule_panneau_roba.jpg boule_panneau_detail_morris.jpg

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Exposition Boule et Bill
Place de l’Hôtel de Ville & Pôle Jeunesse (Place Francis Louvel), Angoulême
Du jeudi 29 janvier au dimanche 1er février 2009.

• Commissariat : Nicolas Albert
• Scénographie : Xavier & Monique Dumont, Elodie Descoubes
• Production : Festival international de la bande dessinée

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Panneaux expo © Festival d’Angoulême
Images © Laurent Verron / Dargaud (dessins Boule & Bill)

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