Breathe °
Par Kit Wallis et John Sheridan. Soleil, 12,90 €, le 11 février 2009.
Ça ressemble à une tragédie grecque. Une jeune fille découvre successivement que sa famille a été assassinée, que ses soeurs ne sont peut-être que ses demi-soeurs et que son meilleur ami a de lourdes choses à cacher. Le sang est au coeur de ce one-shot, comme il a pu l’être dans les légendes d’Antigone ou Oedipe. Le sang au sens de la filiation, le sang au sens du meurtre. Mais, si ces thèmes sont universels et peuvent se prêter à toutes les mises en scène, Breathe passe complètement à côté du sujet.
En effet, l’environnement choisi est celui de la campagne chinoise du XVIIIe siècle, mais, si ce n’était pas précisé au départ, cela ne changerait rien tant les décors et les costumes sont pauvres. L’intrigue, pourtant porteuse de lourds secrets et de thèmes forts, est réduite à une succession de tableaux improbables, avec entrées et sorties de scène peu convaincantes. Le graphisme, au séduisant trait acéré et aux couleurs vaporeuses, se dilue au fil des pages, devenant terne et maladroit, notamment pour les visages qui finissent par tous se ressembler. Face à tel potentiel mal exploité, autant visuel que narratif, Breathe est donc une énorme déception.
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