Son quotidien est franchement pénible : Canetor vit avec Canetorine, sa soeur revêche et ultra exigeante, qui régit son existence. Et subit la présence de Canetorette, une prétendante un peu sotte, qui se retrouve handicapée suite à un accident.

A l’hôpital où cette dernière se trouve, notre héros palmé fait la connaissance d’une femme de ménage surprenante, capable de savourer les qualités d’une « authentique drille à engrenage hélicoïdal, avec mandrin à serrage concentrique pour mèches cylindriques ». Les deux tourtereaux vibrent à l’unisson, sciant, perçant et vissant de concert. Et provoquant la vive jalousie de Canetorette…

Créé dans les années 2000 par Michel Pirus et Charlie Schlingo (décédé en 2005), Canetor revient, réanimé par Pirus seul. Le scénariste du Roi des mouches donne libre cours à sa fantaisie un peu cruelle, installant son canard noir dans des situations volontiers ubuesques. Dans un bel univers graphique — une ligne claire et colorée, évoquant les cartoons américains des années 1940-50 —, il déroule des gags mordants ou décalés. Que Glénat valorise via un livre grand format soigneusement édité.