Buzzkill
Admettre qu’on a un problème, c’est déjà un peu s’en sortir. En théorie. Comme il finit par le reconnaître devant les autres membres de son groupe des Alcooliques anonymes, Reuben a un souci avec la bouteille. Et aussi avec la drogue. Avec toutes les drogues, en fait. Et pour cause, ces produits-là, une fois absorbés, lui collent des super-pouvoirs. Pour sa propre santé et son équilibre personnel, il aimerait bien décrocher. Mais un super-méchant se pointe et bim, c’est la rechute. Qu’est-ce qu’une cuite quand la vie de milliers de gens dépend de votre ivresse ? Insoluble.
Et assez jouissif. Avec cette idée de départ très maline, Mark Reznicek et Donny Cates (Redneck, God Country), star montante de l’écurie Marvel, livrent ici une variation plutôt originale sur le super-héroïsme et les grandes responsabilités induites par les grands pouvoirs. On se marre à voir Reuben tirer sur sa clope comme un dément pour se donner des forces avant d’affronter ses adversaires! Et les deux auteurs ont soigné la galerie de seconds rôles avec une brochette de super-justiciers truffée de clins d’œil au panthéon Marvel et DC, dont un simili-Docteur Strange vraiment poilant. Mais attention, la parodie a ses limites et aussi bien les deux scénaristes que leur dessinateur, Geoff Shaw (God Country), traitent cette aventure sérieusement en dotant leur héros d’une némésis pas là pour plaisanter. On regrette que cette série se soit arrêtée en 2013 au terme des 4 petits épisodes rassemblés ici. On aurait volontiers repris une tournée de cet univers, développé à l’échelle d’une série façon The Boys.
Publiez un commentaire