Ça ne coûte rien **
Par Sylvain Saulne. KSTR/Casterman, 16€, le 11 mai 2011.
Plein d’appétit pour ce qu’il a à découvrir, Pierre débarque à Shanghaï, où il prévoit de rester quelques mois. Guidé par des Français expatriés, il découvre une ville fascinante, à l’énergie intarissable.
Le jeune homme s’étourdit d’abord de sorties et de plaisirs (n’hésitant pas à recourir aux massages sexuels locaux). Mais, le temps passant et son argent filant, le voilà obligé de progressivement réduire son taux de consommation. Jusqu’à sévèrement surveiller ce qu’il mange, ce qui modifie sa perception des choses et des gens. Désormais dégoûté par l’opulence occidentale et la façon qu’ont ses compatriotes de traiter les Chinois, il s’intéresse à la face cachée de la ville, plus miséreuse…
C’est un voyage initiatique que narre Sylvain Saulne, qui vit dans la ville d’adoption de son héros depuis plus d’un an. Plutôt intéressant, son point de vue explore les différences culturelles, le mépris de la différence et la remise en question de ses propres certitudes sur 190 pages. Mais l’auteur ne creuse pas assez son personnage principal pour transformer l’intérêt du lecteur en empathie. Résultat, le périple intérieur se révèle un peu longuet. Malgré des effets intelligents – traduisant la vision altérée de Pierre -, le graphisme manque de finesse et d’expressivité. Un album prometteur et assez original, mais flottant.
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