Céphéide
La jeune Cléo se réveille dans un monde étrange, désertique et hostile, sans avoir la moindre idée de comment elle est arrivée là. Elle rencontre rapidement un groupe de filles et garçons de son âge et comprend qu’ils forment une « caravane » avançant vers une possible sortie. Selon un plan, que seule la cheffe, sorte de Barbie pimbêche de compétition, a le droit de lire et d’interpréter. Et pendant ce temps-là, des monstres rôdent et emportent de temps en temps un membre de la troupe…
Mélangeant épopée post-apocalyptique et chronique onirique adolescente, Céphéide était plus que tentant. Avec son graphisme tout en courbe et ses couleurs acidulées, ce one-shot tranche avec l’habituelle production pour ado, souvent soit trop gnan-gnan, soit trop âpre. De plus, la référence assumée à l’Amer béton de Taiyo Matsumoto – vêtements, accessoires, gros plans, postures, interjections hystériques – était engageante. Hélas, la déception est à la hauteur des attentes. Car rapidement, le décor lunaire et la quête se dévoilent : ce ne sont que des prétextes à peindre un petit groupe d’ados en recherche d’identité, recherche qui passe par la constitution en tribu et le rapport dominant/dominé. Avec en ligne de mire, la peur de devenir adulte, syndrome de Peter Pan incarné ici par les monstres qui viennent régulièrement attraper un ado au hasard, qui sera remplacé le lendemain par un nouvel enfant perdu… La métaphore est facile et le scénario franchement creux. Dommage, car l’environnement graphique est plaisant jusqu’au bout et qu’il y avait sans doute mieux à faire avec l’idée de départ.
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