Par Yomgui Dumont et Olivier Bleys. Vents d’Ouest, 13 €, le 16 juin 2010.

Dans la drôle de famille Pénouquet, je voudrais la mère morte qui parle dans son tableau, le grand-père nostalgique de ses voyages en Asie, la grande soeur apprentie médium ou le frère fasciné par les révolutions techniques et scientifiques de cette fin du XIXe siècle. Non, je voudrais les deux jumeaux enlevés par de mystérieux hommes en noir, alors que leur famille joue tranquillement à arnaquer les pigeons avec de fausses mises en scènes spirites…

Quelque part entre Billy Brouillard, pour le côté joliment surnaturel et l’influence de Tim Burton, et La Voleuse du Père Fauteuil, pour l’ambiance parisienne au tournant du siècle, ce premier tome de Chambres noires possède un charme certain. Les personnages sont attachants, et suffisamment mystérieux pour qu’on ait envie de les suivre quelques volumes. La mise en scène, plutôt enfantine, crée un contraste malin avec la noirceur de l’histoire, comme dans les contes traditionnels. Et le dessin, à la croisée du Tanquerelle du Legs de l’alchimiste et d’un Zanzim (Les Yeux verts, La Sirène des pompiers), suscite une adhésion immédiate. Néanmoins, on reste un peu frustré par un certain manque d’originalité et de prise de risque, sur les plans tant graphique que narratif. Une série prometteuse, mais qui devra se muscler un peu pour convaincre totalement.

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