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3 Comments

« Charonne Bou-Kadir » de Jeanne Puchol, Prix Artémisia 2013

9 janvier 2013 |

L’album de Jeanne Puchol, Charonne-Bou Kadir, remporte le Prix Artémisia 2013 de la bande dessinée féminine.

Traditionnellement remis le 9 janvier, jour de la naissance de Simone de Beauvoir, le Prix Artémisia de la bande dessinée féminine, qui distingue des BD réalisées intégralement par une ou des femmes, fête cette année sa sixième édition. Et récompense Charonne-Bou Kadir de Jeanne Puchol, publié aux éditions Tirésias en mai dernier.

artemisia2013_couvOn pourra s’étonner de ce choix, car le jury du prix, selon sa charte, « tendra à récompenser des auteures en début de carrière plutôt qu’à consacrer des valeurs confirmées ». Et que Jeanne Puchol, aux côtés de Chantal Montellier, présidente du jury, a été à l’origine de ce prix en 2007. Mais la volonté de « découverte » prônée par Artémisia tient aussi dans le coup de pouce à un petit éditeur qui, en général, ne publie pas de bande dessinée.

Charonne-Bou Kadir évoque les souvenirs des parents de l’auteure, deux Français d’Algérie pro-indépendance, dans un exercice mémoriel délicat. Très subjectif mais jamais manichéen, le travail de Jeanne Puchol emprunte des chemins graphiques variés et audacieux pour s’engager contre tout fanatisme.

Ce livre succède au palmarès à Mambo de Claire Braud. Et devance dix autres albums sélectionnés : Dessous de Leela Corman, En silence d’Audrey Spiry, Euclide de Cecily, Je suis bourrée mais je t’aime quand même d’Anaïs Blondet, La Geste d’Aglaé d’Anne Simon, La Petite Peste philosophe de Vanna Vinci, La Ronde de Brigit Weyhe, Le Livre des nuages de Fabienne Loodts, Les Filles de Montparnasse de Nadja, et Tu mourras moins bête #2 de Marion Montaigne.

Commentaires

  1. Léna

    on rajoutera que dans le jury il y a Thierry Grosteen, editeur de Jeanne Puchol…
    et que Jeanne Puchol a été présidente d’Artémisia.

    Cela décridibilise complètement l’association.
    La honte…

    « coup de pouce à un petit éditeur qui, en général, ne publie pas de bande dessinée »
    bah oui faut voir la couverture !

  2. baptiste

    « On pourra s’étonner de ce choix » : quelle perspicacité ! Récompenser l’ancienne présidente de l’association, avec un de ses éditeurs dans le jury, c’est effectivement un bel exemple d’honnêteté intellectuelle. Quant à la justification du « coup de pouce à un petit éditeur », il me semble que nombre des livres sélectionnés était dans la même situation. Je suis curieux d’entendre comment le jury va défendre ce cas de connivence manifeste…

  3. M.R.

    Je découvre sur le site d’Artemisia cette réponse aux accusations de copinage, même si c’est vieux ça me semble pertinent de l’inscrire ici.

    http://associationartemisia.wordpress.com/2013/01/20/reponse-de-chantal-montellier-au-sujet-du-prix-artemisia-2013/#respond

    « On accuse le jury d’Artémisia, on m’accuse moi même de “connivence” , de “copinage”, de trahison de l’éthique, de la charte Artémisia. Jeanne Puchol à laquelle le prix fut attribué pour “Charonne Bou-Kadir” aurait été favorisée car co fondatrice du prix…

    Sachez que, également cofondatrice d’Artémisia, je suis profondément fâchée avec Jeanne Puchol depuis plusieurs années. La rupture au sein du groupe s’est très mal passée. Le conflit est grave, pas réglé. La fracture ouverte. Le jury actuel n’a plus rien à voir avec le premier, aucun des membres actuels, à une seule exception, n’est ami avec Jeanne Puchol.

    J’ai tout de même voté POUR son album car à mes yeux c’était tout simplement le meilleur: le mieux dessiné, le plus professionnel, le plus engagé, courageux, intelligent. Je peux développer, mais ça prendrait du temps et de l’espace.

    Je suis, nous sommes un jury HONNETE, transparent. Nous ne sommes pas des magouilleurs. Si le travail de Jeanne Puchol a été reconnu c’est pour de VRAIES raisons. Nous avons pris le risque de nous retrouver sous le feu des critiques auxquelles, bien sûr, nous nous attendions, parce que nous ne voulions pas disqualifier un travail qui nous semblait le meilleur par peur de ces critiques. C’eut été un peu lâche. Nous assumons. J’assume. Bien à vous.

    Chantal Montellier (pas vraiment une reine de la magouille, je crois).

    PS: Michel-Edourd Leclerc n’est plus notre “mécène” depuis belle lurette. Il ne le fut que très brièvement. »

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