Chevalier Brayard
De retour de sa seconde croisade, le chevalier se sent revivre. Et braille donc des chansons grivoises à son fidèle compagnon, le moine Rignomer. Qu’importe les meurtres, les tueries et les viols, les infidèles ont mérité leur sort… Alors qu’ils devisent sur la foi et la guerre, ils sont attaqués par Hadiyatallah, « une princesse arabe » de 13 printemps, vite contenue. En mal d’action, le chevalier en fait sa captive avant d’en faire l’objet d’une quête plus personnelle…
On ne présente plus Zidrou, scénariste hyperactif (Boule à zéro, Ric Hochet, Rosko, La Mondaine, Les Folies Bergère, L’Indivision, Bouffon…) qui, malgré l’abondance des parutions, se trompe rarement. Avec Chevalier Brayard, il signe une comédie historique réussie, gonflée d’aventure et de scènes baroques. Plongé dans l’occident chrétien au temps des croisades, il met en scène un trio improbable : un croisé grossier, amateur de bonne chère et ivre de violence, une jeune musulmane perdue et un moine pur. À eux les coups du sort et les sentiments… Ambiance paillarde, bons mots choisis, action de bon aloi, tout est réuni pour passer un bon moment. Le comique de répétition y étant pour beaucoup, tout comme les personnages, attachants et perméables au changement.
Drôle, grivois mais pas vulgaire, et plutôt fin avec juste ce qu’il faut d’émotion et d’interrogations sur cette période, l’album séduit de bout en bout. D’autant que le très beau trait de Francis Porcel (Les Folies Bergères, Bouffon), toujours vif, expressif et aux limites de la caricature parfois, épouse avec brio le ton gouailleur. Résultat, le duo Zidrou/Porcel signe une BD grand public de qualité. Encore une fois.
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