Par Ben Templesmith et Ben McCool. Delcourt, 14,95 €, le 22 août 2012.

Shotgun City n’a rien à envier à Gotham en termes de noirceur et de criminalité. Crasseuse, brutale et toujours pleine de (mauvaises) surprises, c’est comme si cette ville avait été fondée par Philip K. Dick et Frank Miller. C’est là que Jackson traîne sa carcasse de détective privé, au milieu des politicards corrompus, des flics dopés au sérum « Homme Plus » et des junkies qui se prennent pour des vampires. Et quand son pire ennemi s’évade de taule, il songe à revoir ses honoraires à la hausse…

Plus vulgaire que Fell, aussi trash et dégoulinant (mais moins drôle) que Wormwood, moins flippé et jouissif que Bienvenue à Hoxford, ce nouveau one-shot du petit génie de la peinture numérique Ben Templesmith est à réserver aux amateurs du dessinateur australien. Ses fans retrouveront ainsi tout son entrain et son talent à offrir des planches éclatantes de sang et de viscères, dans un style lumineux et baroque au service d’un scénario plutôt creux. En effet, cette histoire de super-sérum pour forces de l’ordre et de drogues qui donnent des pouvoirs magiques (ou justes des pulsions maniaques) sent un peu le déjà-vu, et les dialogues rentre-dedans de Ben McCool (Memoir) finissent par lasser. Mais bon, même si on ne s’intéresse pas vraiment aux destinées du héros fatigué et de ses acolytes détestables, et qu’on se perd un peu entre plusieurs personnages qui se ressemblent de trop, on lit Choker sans déplaisir, avec même un petit sourire aux lèvres, comme devant un bon petit film d’horreur premier degré, pas original mais pas trop mal fichu non plus.

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