Cinq branches de coton noir
Et si le premier drapeau américain contenait un secret ? C’est le postulat imaginé par le scénariste Yves Sente (Thorgal, XIII, La Vengeance du Comte Skarbek…) pour ces Cinq branches de coton noir.
En 1776, une couturière est missionnée par George Washington pour symboliser, via un morceau de tissu, l’union des états d’Amérique du Nord. Une nuit, la domestique noire de la jeune femme — dont une partie de la famille vient d’être assassinée à cause de sa couleur — glisse une étoile noire pour symboliser la lutte de sa communauté.
En 1944, une descendante de la servante trouve le journal de son aïeule, et cette information historique concernant le drapeau. Grâce à elle, une équipe de GI noirs américains, dont fait partie son frère Lincoln, est envoyée sur le front européen pour récupérer le précieux tissu…
Cette épaisse aventure (170 pages) peut envoyer sur une fausse piste : plus qu’une BD de genre, axée sur la guerre, elle explore de captivantes thématiques historico-sociétales, creusant le racisme au sein de l’armée américaine envers les soldats noirs, leur mise à l’écart du front pour éviter de les voir se transformer en héros, et la folle ambition de certains d’entre eux de changer la façon dont on les considère par la grâce d’un exploit militaire. Ambitieuse et remarquablement construite, l’intrigue multiplie les chausse-trapes. Elle bénéficie du trait classique et solide de Steve Cuzor (O’Boys), déployé au fil d’un découpage fluide et efficace. Pour une passionnante plongée dans les dessous de la grande Histoire.
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