Claudine à l’école
Claudine a 15 ans, un petit nez pointu, d’ondoyants cheveux châtains, une intelligence aiguisée, un sens de la répartie certain. Séduisante et piquante, cette adolescente du tout début du XXe siècle vit seule avec son père, bienveillant mais dans la lune.
Elle fréquente une école de filles que mène de main de fer la maîtresse principale, Mademoiselle Sergent. Toutes deux partagent une forte attirance sensuelle pour une toute jeune enseignante fraîchement mutée, Mademoiselle Lanthenay, à peine plus âgée que Claudine…
Lucie Durbiano adapte ici le premier roman de Colette, Claudine à l’école, paru en 1900 sous la signature de son mari Willy. L’écrivaine s’inspirait de sa propre scolarité, encouragée par son Pygmalion à épicer son propos d’anecdotes salées, pour mieux attirer le chaland. L’auteure de Lo ou Trésor s’en empare avec grâce et délicatesse.
De son trait rond, aux couleurs douces, elle restitue une époque où les enfants étaient dirigés à la baguette, mais où la malice des filles s’exprimait toutefois fortement. Surtout celle de Claudine, donc, héroïne attachante et pleine d’aspérités, femme-enfant avide de découvrir la force des sentiments et des corps, mais encore effrayée quand on la lutine d’un peu trop près. Ces contradictions, Lucie Durbiano les met joliment en images, sans les emporter vers la mièvrerie.
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