Cléo ***
Par Fred Bernard. NiL, 17,90 €, le 9 septembre 2010.
Après avoir fait de l’alpinisme écolo avec Jean-Marc Rochette (Himalaya Vaudou) et conté une belle et sombre histoire asiatique (L’Homme Bonsaï), Fred Bernard revient dans un registre plus parisien et plus féminin. De loin, Cléo, sa nouvelle héroïne, ressemble à ses précédentes muses, Jeanne Picquigny et Lily Love Peacock. Elle est brune, séduisante bien qu’un peu plus ronde, portée sur l’exotisme (l’Egypte, le Japon), mais beaucoup plus urbaine et minaudante. Car Cléo a beau collectionner les mecs comme elle stocke de la bonne musique dans son iPod, elle souffre d’un « manque de tendresse insatiable »…
Elle risque d’énerver, de charmer, d’emballer ou d’agacer. Mais il est certain que cette Cléo-là ne laissera pas indifférent. Éternel amoureux des femmes, Fred Bernard compose une sorte d’autoportrait d’une fille d’aujourd’hui, puisque c’est son héroïne qui se raconte, en voix off ou face à la glace, les scènes dialoguées avec d’autres personnages étant rarissimes. Elle évoque son passé, détaille ses états d’âme et ses doutes, ses petits bonheurs aussi. Grâce à un univers contemporain palpable (décors, bande son…), ce one-shot sonne souvent juste, mais n’évite pas la poésie. Car l’auteur a ce don de transporter, le temps de quelques pages pleines de parfums et de douceur, ses protagonistes et son lecteur vers des contrées magiques. Un don rare et précieux qui fait de Cléo un des plus chouettes albums de cette rentrée.
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