Colonisation #1
Pour faire face à la surpopulation terrestre, l’humanité a envoyé des équipages coloniser la galaxie. Endormis à bord de nefs lancées dans le cosmos, les colons espéraient que leur vaisseau trouve une planète accueillante. Mais quelques temps après le lancement de ces arches du salut, un peuple extraterrestre bienveillant a trouvé les humains et leur a permis de voyager plus vite, plus loin, pour trouver des terres d’accueil. Mais les premières nefs ont attisé les convoitises, et une agence a été mise sur pied pour les récupérer et sauver ses voyageurs.
C’est avec une de ces équipes d’aventuriers spatiaux que nous embarque Denis-Pierre Filippi (Mickey et l’océan perdu…), pour un premier volume en forme de cavalcade galactique. Comme dans un jeu vidéo, ils sautent de monde en monde, affrontent différents méchants à chaque fois plus forts, sans vraiment connaître l’objectif final. L’enquête avance lors des stases d’un ancien colon récupéré par l’équipe : dans ce sommeil artificiel, les hommes, femmes et enfants se retrouvent dans des mondes paradisiaques, desquels certains ne voudraient plus sortir… Hélas, l’apparente complexité scénaristique de ce premier tome cache mal le vide sidéral de la dramaturgie, des profils des personnages (empilement de caricatures), de leurs relations. Annihilant ainsi toute forme d’empathie : sous le trait pas désagréable de Vincenzo Cucca – plus à l’aise avec les décors qu’avec l’anatomie, et surtout écrasé par une mise en couleurs étouffante –, on ne les voit souvent que de loin et on peine à les connaître et donc à les apprécier. La couverture, un combat spatial en plan très large, sans l’ombre d’un personnage, est en cela plutôt symptomatique… Résultat, l’errance spatiale doublée de séquences faussement oniriques lasse rapidement, et les enjeux qui se dessinent n’en deviennent que moins intéressant. Dommage, l’idée de départ augurait quelque chose de plus palpitant.
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