Comédie française, voyages dans l’antichambre du pouvoir
Mathieu Sapin est prêt à braver tous les dangers pour suivre les puissants de ce monde. Et même les turbulences provoquant des nausées dans les avions ! Pourtant, il avait juré qu’on ne le reprendrai plus après la campagne de François Hollande – Campagne présidentielle –, le quinquennat de ce dernier (Le Château) et même les cinq ans passés dans les pattes de Gérard Depardieu, un puissant de ce monde lui aussi, à sa façon. Mais voilà, comment résister à la montée en puissance d’un nouveau venu, aussi séduisant que prometteur, Emmanuel Macron ? Mathieu Sapin ne chercherait-il pas à s’attirer les faveurs du futur monarque républicain, comme Jean Racine le fit en son temps, avec Louis XIV ?
Notre fringant reporter livre ici une réflexion intéressante sur la politique, dans la continuité de ses précédents albums, en évoquant les liens ambigus entre l’art et le pouvoir. Comment fréquenter les puissants sans pour autant perdre son âme ? C’est lors du tournage de son premier long métrage (politique lui aussi), Le Poulain, que l’idée de s’intéresser à Jean Racine lui a été soufflée. Mathieu Sapin nous plonge alors dans la vie du dramaturge, artiste devenu courtisan, comme lui avec Emmanuel Macron. En mêlant sérieux et humour, il se met en scène avec une certaine autodérision et narre les péripéties de l’auteur d’Andromaque avec une bonne dose d’anachronisme humoristique, le tout porté par un dessin coloré, à la ligne claire teintée de couleurs franches. Un opus intéressant, léger dans le style, profond dans le propos, dans la droite ligne de Campagne présidentielle et du Château, au risque, peut-être, de lasser.
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