Commandant Achab #1 °
Par Stéphane Douay et Stéphane Piatzszek. Soleil/Quadrants, 14,30 €, le 26 août 2009.
Alors que la télévision regorge de séries policières américaines standardisées et de feuilletons français médiocres, avait-on vraiment besoin que la bande dessinée s’inscrive dans cette déplorable ligne fictionnelle ? Certainement pas, et pourtant ce premier tome de Commandant Achab recèle tous les défauts de ses grandes soeurs du petit écran : banalité, manque de réalisme et intrigue tirée par les cheveux.
Tenez-vous bien, car rien que les personnages valent le détour: Karim rejoint la Brigade criminelle du 36 quai des orfèvres, où il se place sous l’autorité d’un vieux commandant unijambiste et accro au shit, qui est lui-même le frère du commissaire. Et cerise sur le gâteau: ces deux pontes ont bien connu le père de Karim… Déjà, là, on a du mal à y croire. Ensuite, une enquête autour de meurtres maquillés en suicide les conduit dans une pitoyable affaire de moeurs et le vieux commandant (au surnom lourdingue évoquant le marin de Moby Dick) entonne son chant du cygne… Vous l’aurez compris, c’est encore pire qu’une mauvaise série d’Olivier Marchal ! Rien dans les agissements ou les dialogues des flics ne sonne juste, les relations entre eux sont plus qu’improbables, et, au fil des pages, l’intrigue se fait de moins en moins palpitante. La ligne claire de Stéphane Douay est inégale, mais ce n’est finalement pas le plus gros défaut de cet album, qui de surcroît affiche un prix prohibitif (14,30 €) pour 56 pages de cette qualité.
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