Comment faire fortune en juin 40
Juin 1940, la France est en pleine débâcle, les nazis sur le point de prendre Paris. La Banque de France a transféré tous ses actifs en lieu sûr, sauf… deux tonnes d’or, toujours entreposés par erreur dans ses coffres. Un transfert, évidemment risqué, est planifié vers Bordeaux… Inspirés par un roman du Français Pierre Siniac (Sous l’aile noire des rapaces, qu’ils voulaient d’abord transposer au cinéma), Xavier Dorison (Undertaker) et Fabien Nury (Tyler Cross avec Brüno, mais aussi Il était une fois en France avec Sylvain Vallée, qui explorait déjà les coulisses de la Seconde Guerre mondiale) se sont alliés pour raconter un braquage.
Les scénaristes — déjà auteurs de l’adaptation des Brigades du tigre, au cinéma et en bande dessinée — mettent en piste un drôle d’équipage : Sambio, bandit corse sans honneur, dans le rôle du cerveau ; Franck, boxeur raté au coeur parfois sensible ; Kurtz, pilote et mécanicien allemand qui fuit les troupes d’Hitler ; et Ninon, fille d’un horloger, qui dompte les serrures et manie la dynamite. Renseignés par un convoyeur, ces « quatre fantastiques » vont poursuivre le fourgon sur les routes françaises, tandis que les Allemands se rapprochent.
L’intrigue paraît classique, laissant entrevoir une BD de genre de plus. Mais Dorison et Nury semblent survoler les obstacles. Leur aisance à positionner un à un leurs personnages, sans alourdir le récit, est confondante. Leur façon de faire avancer l’action, sans lésiner sur les rebondissements (un policier français, vendu aux nazis, tente de récupérer le butin pour ces derniers ; les héros ne survivent pas tous à l’aventure…), est tout simplement virtuose. Le tout est vivifié par des dialogues percutants — voire carrément humoristiques, ici ou là —, un découpage très cinématographique, et le dessin réaliste mais pas trop, fluide et habile, de Laurent Astier (Cellule Poison). Comment faire fortune en juin 40 amuse, pique et finit par pleinement emballer son lecteur, tout simplement.
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Bonjour,
Sur les deux planches présentées ici, j’ai du mal avec les couleurs que je trouve un peu trop « flashy ». A voir avec la bd entre les mains.
Olivier
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