Commissaire Kouamé #1
Quand l’illustre magistrat ivoirien Traoré Compliqué est assassiné dans un hôtel de passe miteux, l’enquête est confiée au meilleur des meilleurs : le commissaire Kouamé. Flanqué de son fidèle adjoint Arsène, celui que l’on surnomme « le scorpion urbain » se lance alors dans une traque effrénée à la poursuite du moindre indice. Très vite, il réalise que l’affaire est plus complexe qu’il n’y parait, mais rien n’arrête le commissaire, qui n’hésite pas à user de méthodes pour le moins… musclées.
Après un détour par Paris avec Bienvenue, l’auteure d’Aya de Yopougon et d’Akissi retourne à Abidjan, pour s’attaquer à un tout autre genre : le polar. La transition entre les deux célèbres héroïnes de Marguerite Abouet et ce nouveau protagoniste intransigeant, tyrannique et à la limite du fou furieux est assez déconcertante, d’autant que le récit fait la part belle aux meurtres sordides et aux scènes de violences policières. Le ton général reste cependant suffisamment décalé pour rendre le tout plus loufoque que dérangeant et les nombreux ressorts humoristiques – notamment les rejetons du commissaire en pleine crise d’adolescence et l’inexplicable obsession d’Arsène pour les (très) petites voitures – permettent d’alléger une lecture qui aurait facilement pu être étouffante.
L’illustrateur Donatien Mary (déjà remarqué pour ses talents de graveur avec Que la bête fleurisse), présente un trait vivant et coloré qui évoque inévitablement celui de Clément Oubrerie, tout en s’en éloignant puisque les physionomies des personnages sont ici plus exagérées et le rythme du récit est volontairement accentué par l’usage abondant de lignes de mouvement.
Une nouvelle série complètement déjantée qui démarre donc sur les chapeaux de roue et qui réussit même à satisfaire son lecteur grâce à un dénouement inattendu. On embarque pour la prochaine enquête !
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