Conan le Cimmérien #4
Dans une terre nordique, deux peuples s’affrontent. À mort. Dans une lutte quasi rituelle, pour l’honneur de dominer cette lande glacée, sous le regard des dieux. Et notamment de la fille du Géant du gel, déesse à la chevelure rousse, aussi espiègle que sanguinaire. Mais pour ce nouveau combat, un mercenaire étranger est du lot. Fort, plus fort qu’aucun conteur n’a jamais pu l’imaginer. Conan le Cimmérien a loué son épée et ses muscles et se retrouve seul au milieu d’une montagne de cadavres. C’est alors que l’incandescente et appétissante divinité lui lance un défi…
La collection d’adaptations des épisodes de Conan de Robert E. Howard se poursuit de bien belle manière. Sous une couverture peinte franchement impressionnante, Robin Recht (Elric, Désintégration…) déploie un découpage audacieux, avec souvent des cases immenses, traversant la double page, pour appuyer sur les points forts d’un récit qui ne comporte finalement que peu d’événements : Conan poursuit la fille du Géant du gel, se fait duper par elle, mais finit par gagner. Ce choix narratif éblouissant réussit la prouesse de ne jamais être un bête récit illustré : on est bien dans la bande dessinée, une narration en images et en textes, pour laquelle un dessin puissant remplace des pages de tergiversation. Gros plan coup-de-poing, déluge de violence confinant à l’abstraction, jeu d’échelle (deux humains face à l’immensité montagneuse) et de couleurs (le blanc bleuté, le rouge sang, le noir de la peur)… Pour raconter ce face à face vertigineux, sur un fil entre eros et thanatos, Robin Recht se fait plaisir et nous en met plein les yeux, donnant à Conan une facette subtile, entre humain naïf et quasi demi-dieu barbare. On ne demandait rien d’autre.
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