Confessions d’un enragé
Petit garçon français élevé avec son grand frère au Maroc, Liam se fait mordre au visage par un chat errant. Pris en charge en urgence, on le vaccine contre la rage. Heureusement, la vilaine bête en était infectée. Hélas, le virus s’insinue lentement, malgré le traitement. Jusqu’à prendre possession du petit garçon, et à le ronger à petits morceaux. En grandissant, Liam cède parfois à des accès de violence hors du commun, mais meurt un peu plus à chaque fois. Il s’enferme alors dans la solitude, la marginalité, la drogue, le sexe à outrance…
À partir d’une maladie violente mais quelque peu oubliée aujourd’hui, Nicolas Otero brode un one-shot fantastique extrêmement troublant, avec un dessin d’une séduisante sauvagerie. Une histoire de possession brutale, très noire, désespérée. Cette descente progressive aux enfers est bien rythmée et cohérente, mais on a du mal à saisir l’intérêt de la parole d’un personnage de neurologue, qui intervient régulièrement pour expliquer avec moult détails scientifiques les symptômes de la rage et les pistes de diagnostic du mal qui ronge Liam. Une voix qui ne sert objectivement à rien, si ce n’est à semer un peu plus le doute dans l’esprit du lecteur : Liam est-il vraiment enragé, ou simplement psychotique ? Cette interrogation fait le sel de l’album, mais elle est amenée avec de trop gros sabots. Un manque de subtilité qui se retrouve aussi dans les dialogues ou dans certains choix de rebondissements, trop clichés, jusqu’à un final raté. Ces Confessions d’un enragé se révèlent donc très inégales, souvent assez dérangeantes par rapport à leur noirceur et à leur violence. Un excellent sujet qui aurait mérité un traitement plus fin.
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bin mon colon, z’êtes sévère ! cette histoire m’a beaucoup touché, le sujet est original et le traitement graphique sublime. Perso j’ai adoré !
même pas un petit mot sur la couverture épatante Hhmmmm ?
Commentaires