Trois histoires, trois façons de disparaître. Dans la première, Bastien veut absolument connaître la date et les circonstances de sa mort : ça tombe bien, une entreprise spécialisée propose ce service. Est-ce vraiment une bonne idée ? Dans le deuxième récit, Miriam est prise de démangeaisons terribles depuis que sa copine a rapporté la collection d’objets exotiques de sa grand-mère. Et ce n’est que le début des ennuis alors que son couple bat de l’aile… Enfin, le troisième conte met en scène une autrice de BD qui découvre une pièce secrète au fond de son appartement, dans laquelle elle trouvera une solution pour tromper les ravages du temps. Mais à quel prix ?

Ce recueil s’inspire clairement de l’esprit des Contes de la Crypte, cette série télé des années 1990 qui compilait des courts-métrages fantastiques ou horrifiques, dans lesquels les personnages étaient souvent pris au piège de leur ambition, de leur désir coupable, de leurs vilains défauts. Ici, trois histoires contemporaines dans un cadre européen, avec des jeunes gens angoissés et mal dans leur peau, portrait juste d’une génération post-Covid sans certitude quant à l’avenir de la société du vivre ensemble et de la planète en surchauffe. Intelligemment écrits et mis en scène par Elizabeth Holleville (L’Été fantôme, Immonde!) et Iris Pouy (qui se charge du dessin des trois histoires), ces récits instillent subtilement le malaise et l’étrange, à partir de situations quotidiennes bien familières, jusqu’à déborder vers des séquences surnaturelles du plus bel effet. C’est la définition même du fantastique, genre auquel la forme de la nouvelle sied parfaitement et qui se fait bien trop rare en bande dessinée. Avec une ligne noire épaisse et son jeu de trames et de bichromie, Iris Pouy joue aussi l’équilibre entre le normal et le bizarre, et offre une belle cohérence à l’ensemble. Ces Contes de la mansarde se révèlent être un ravissement pour tous les amateurs du genre, et une petite perle à même de surprendre ceux qui n’osent s’y aventurer en général.